De plus en plus d’entreprises retroussent leurs manches pour réduire leur empreinte environnementale. Si la gestion des déchets, le zéro plastique et l’efficacité énergétique gagnent du terrain dans les organisations, le sujet de l’impact environnemental du numérique reste peu adressé. Voici cinq bonnes pratiques à mettre en place dans la vôtre pour agir vite et bien !

On commence (enfin) à comprendre que se balader avec une gourde, utiliser un mug plutôt qu’un gobelet jetable, prendre le métro ou le bus plutôt que sa voiture en solo, faire des visioconférences plutôt que de prendre l’avion toutes les semaines… sont autant d’actions qui réduisent nos émissions de gaz à effet de serre et notre empreinte environnementale sur les ressources (limitées, rappelons-le encore et toujours) de notre planète, et qu’il faut continuer dans ce sens. Mais ce n’est pas suffisant !

L’impact environnemental des activités numériques de l’entreprise doit aussi être pris en compte. Car si le numérique constitue un formidable vecteur d’accélération de la transition énergétique et un facilitateur pour réduire les déplacements inutiles, la consommation de papier, etc., il est lui-même fort gourmand en énergie.

Le numérique mondial : 82 millions de radiateurs allumés en permanence

Une récente étude réalisée par Green IT1 permet de se faire une idée plus précise du poids environnemental du numérique. Et attention, ça pique. Au niveau de l’empreinte globale de l’humanité sur l’environnement, le numérique mondial pèse le poids d’un pays deux à trois fois grand comme la France2. Cela représente la même consommation d’électricité que 82 millions de radiateurs électriques (1 000 watts) allumés à fond en permanence, avec une courbe de progression extrêmement rapide. Ça donne chaud, en effet.

Si ces impacts environnementaux sont calculés à partir de l’ensemble du cycle de vie des équipements, on constate que ce sont les phases de fabrication (amont) et de fin de vie (aval) qui pèsent le plus lourd dans l’addition. Imaginez : il faut deux tonnes de ressources naturelles pour fabriquer un ordinateur, soit plus de 10 fois son poids3…  En comparaison, une voiture ou un réfrigérateur ne demande qu’une à deux fois son poids.

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    Les entreprises face au défi du numérique durable

    Face à ces chiffres qui donnent le vertige, les entreprises ont un leadership à prendre pour adopter des fonctionnements durables, responsables, et accompagner les utilisateurs dans l’évolution des usages du numérique. Cela passe par de bonnes pratiques à mettre en place au quotidien, et l’émergence d’un numérique raisonné pour devenir raisonnable.

    Les paramètres pris en compte dans le calcul de l’empreinte environnementale numérique d’une entreprise sont très nombreux : secteur d’activité, organisation spatiale, taux d’équipement des employés, taux de réemploi interne ou externe des appareils et durée de vie des équipements, volumes d’impression, capillarité du réseau informatique, etc. Les principaux impacts se situent au niveau de la fabrication des équipements, et dans une moindre mesure, de leur consommation en électricité. Alors, on fait quoi ?

    Quelles bonnes pratiques pour réduire l’impact environnemental d’une entreprise ?

    1 – Moins d’équipements, qui durent plus longtemps

    Le premier point, vous l’aurez compris, est de réduire l’impact en agissant à la source, c’est-à-dire la fabrication des équipements électroniques. Cela passe par un allongement de leur durée de vie dans l’entreprise, un réemploi en interne ou en externe, et une plus grande vigilance sur la fin de vie et notamment la collecte des DEEE (Déchets d’équipements électrique et électroniques) via un prestataire professionnel. 70 à 90% des DEEE ne suivent pas aujourd’hui les filières de recyclage réglementées au niveau mondial, générant un trafic équivalent à celui des drogues4. Bigre.

    2 – Actualiser plutôt que remplacer

    Pendant que vous réfléchissez à la réduction de l’empreinte des postes de travail, privilégiez la mise à jour du matériel plutôt que son remplacement. Étudiez le matériel d’occasion avant de foncer tête baissée vers du neuf. Dissociez le renouvellement des unités centrales de celui des périphériques, et essayez de réparer un matériel en panne avant de le changer ! Cela implique aussi de choisir du matériel facile à réparer.

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    Idem pour vos logiciels : programmez vos mises à jour de logiciels professionnels uniquement lorsqu’il y a un risque de ralentir le fonctionnement de vos ordinateurs. Pensez aussi à désinstaller les logiciels inutilisés afin de réduire vos coûts de licence tout en améliorant les performances de vos appareils.

    3 – Des achats IT responsables

    Si les clauses environnementales et sociales se généralisent dans les appels d’offre, elles peinent toutefois à supplanter le facteur coût comme élément de décision. Il est temps d’inverser la tendance ! Et de former vos acheteurs aux écolabels permettant de choisir du matériel écoresponsable, comme l’Écolabel européen IT, EPEAT, Energy Star, TCO ou encore l’Ange Bleu.

    3 – Côté téléphonie, point trop n’en faut

    Si la philosophie BYOD (Bring your own device) peine à s’implanter en entreprise en raison des  possibles failles de sécurité, l’utilisation des appareils professionnels à titre personnel gagne progressivement du terrain. Et avec en moyenne huit appareils numériques par utilisateur du numérique dans le monde1, on comprend que c’est une tendance à encourager afin de limiter le taux d’équipement individuel ! 

    4 – Des postes de travail mieux utilisés

    Facile à déployer, l’extinction automatique des postes de travail chaque soir est une pratique facile à mettre en place. Pour les collaborateurs en télétravail ou nomades, vous pouvez leur faire signer une charte de bonnes pratiques de l’usage des appareils électroniques.

    Autre bonne pratique à encourager : le partage de fichier afin de réduire le nombre de pièces jointes envoyées par mail, et la dématérialisation des documents, couplée à un nettoyage régulier des serveurs des fichiers non ouverts depuis plus de XX mois, afin d’éviter l’accumulation de déchets numériques qui encrassent les serveurs et consomment de l’énergie inutile.

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    Un nécessaire changement de gouvernance !

    Toutes ces évolutions doivent s’inscrire une conception responsable du numérique au sein de l’entreprise. Votre objectif ? Créer de la valeur en concevant des produits et des services numériques plus performants du point de vue environnemental, social et économique. Cela passe par la désignation d’un responsable du numérique responsable doté d’un budget, d’une équipe, et d’un champ d’action transversal pour irriguer tous les services de l’entreprise.

    La démarche s’accompagne de la définition d’indicateurs alignés sur la stratégie RSE de l’entreprise et suivis dans le temps. L’étude réalisée par Green IT2 montre que les entreprises qui ont déjà structuré cette démarche ont une empreinte numérique inférieure de 10 à 20% par rapport aux autres. L’industrialisation de cette stratégie permet de gagner encore 10 à 20% supplémentaires sur les impacts environnementaux du système d’information. Alors, on y va ?

    En bref

    • Placez l’environnement au cœur de vos préoccupations en choisissant des produits électroniques éco-conçus, à l’impact environnemental réduit.
    • Allongez au maximum leur durée d’utilisation, et veillez à leur assurer une fin de vie « propre ».
    • Limitez les envois de fichiers et les emails en cascade grâce à des plateformes de travail collaboratif.
    • Éduquez vos collaborateurs au bon usage du numérique et de leurs appareils électroniques.
    • Placez le numérique responsable au cœur de votre stratégie d’entreprise.

    Tout cela, en gardant à l’esprit qu’il y a mille et une façons de réduire votre empreinte environnementale : autant d’opportunités de faire évoluer votre modèle d’entreprise. Pensez aussi à faciliter le tri, limiter le gaspillage de la nourriture et des consommables, remplacer vos bouteilles en plastique par des carafes en verre, optimiser les déplacements de vos équipes, etc.

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