Au moment de créer leur société, beaucoup d’entrepreneurs découvrent avec déplaisir le montant élevé des frais bancaires liés à un compte professionnel. Ce compte est-il obligatoire ou pas ? Est-il possible d’optimiser ces frais ? On a mené l’enquête pour vous.

Commençons par le commencement : est-il obligatoire d’ouvrir un compte professionnel lorsqu’on démarre son activité ? Jusqu’ici, la réponse était oui, notamment pour faciliter les contrôles fiscaux en séparant clairement les transactions liées à l’activité professionnelle des transactions personnelles.

C’est en train de changer partiellement, puisque la loi PACTE, votée fin 2018 par les députés, prévoit (entre autres) la suppression de l’obligation de compte bancaire dédié à l’activité professionnelle pour les micro-entreprises réalisant un CA annuel inférieur à 5 000 €. Elle doit encore être examinée par le Sénat début 2019 avant d’être définitivement adoptée.

Compte pro obligatoire pour les sociétés à capital social

Au moment de leur création, les sociétés à capital social (EURL, SA, SARL, SAS) sont tenues d’ouvrir un compte bancaire professionnel pour y déposer leur capital social. Le certificat de dépôt de fonds délivré par la banque est en effet indispensable pour faire immatriculer sa société. En revanche, rien n’interdit de clôturer ensuite ce compte professionnel… mais les experts le déconseillent. Pourquoi ?

Si toutes les rentrées d’argent personnelles et professionnelles figurent sur un même compte, l’administration fiscale pourrait décider de ne pas s’embarrasser avec des comptes d’apothicaire, et requalifier tous les dépôts comme des salaires ou rentrées professionnelles en cas de contrôle. Pas besoin de vous faire un dessin sur le coût de l’opération !

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    Mais pas pour les entreprises individuelles

    Vous êtes freelance, profession libérale, etc. et vous avez opté pour un statut d’entreprise individuelle (micro-entreprise, EI, EIRL). En l’absence de capital social, vous n’avez pas d’obligation d’ouvrir un compte professionnel. Chouette.

    Mais – car il y a un mais, vous êtes tenu d’avoir un compte dédié à vos activités professionnelles, même s’il n’est pas labellisé « compte pro ». Vous pouvez donc tout à fait ouvrir un deuxième compte particulier et l’utiliser pour vos transactions professionnelles… si votre banque l’accepte.

    Pourquoi le compte pro fait-il grincer des dents ?

    En effet, la plupart des établissements bancaires vous orientent d’office vers une formule de compte professionnel, dont nombre d’entrepreneurs déplorent les frais élevés comparés à ceux d’un compte personnel.

    Pourquoi un tel décalage ? Les banques, contraintes à une grande transparence sur leurs tarifs vis-à-vis des particuliers, profitent d’un vide juridique sur les professionnels pour ne pas détailler leurs multiples lignes tarifaires, et appliquer des tarifs nettement supérieurs à ceux des comptes personnels. Évaluer le coût total de la gestion de son compte pro représente un casse-tête fastidieux pour les professionnels, qui se sentent parfois pris en otage de telles pratiques.

    Autre complexité, les banques appliquent des tarifs spécifiques selon les catégories professionnelles : ainsi, un agriculteur ne paiera pas les mêmes frais bancaires qu’une profession libérale ou un artisan.

    Quel est le coût moyen d’un compte professionnel ?

    Les frais bancaires (le plus souvent annoncés hors taxes, attention) des différentes banques, qu’elles soient en ligne ou traditionnelles, comprennent en général :

    Des frais mensuels de tenue de compte
    Ils intègrent l’émission des relevés bancaires, l’envoi des chéquiers, tous les services de gestion basiques, et s’élèvent en moyenne à 24 € par mois. À surveiller : certaines banques intègrent ces frais dans un forfait plus global, et indiquent « gratuit » sur la ligne « frais de tenue de compte ».

    La carte bancaire pro
    Dans la majorité des établissements bancaires, la carte Business est payante, avec des cotisations s’échelonnant de 3 à 12 € par mois en moyenne.

    Des commissions de mouvement
    Ça, c’est vraiment rigolo comme commission. La banque prélève chaque mois (ou trimestre, ou année) un montant proportionnel aux sommes débitées sur votre compte, qui varie entre 0.6 et 0.20%. Cela peut sembler peu, mais sur le principe, c’est tout de même un peu fort de café de devoir payer pour faire sortir de votre argent de votre compte.

    Des commissions « du plus fort découvert »
    Si vous demandez une autorisation de découvert à votre banque, elle vous fera payer cette faveur en prélevant un pourcentage du plus élevé des découverts annuels enregistré sur une période donnée, en général un mois. Le montant est à la discrétion des différents établissements, et varie entre 0.06 et 0.25 %.

    Les commissions d’intervention
    Lorsque vous dépassez votre découvert autorisé, la banque peut vous autoriser à effectuer tout de même des débits sur votre compte, moyennant des commissions d’intervention à chaque opération. Plafonnées à 8 € pour les particuliers, ces commissions grimpent à 9 € en moyenne sur les comptes pro. De quoi creuser son trou de trésorerie rapidement…

    Cela en fait, des frais, n’est-ce pas ? Et on ne vous parle pas de la location d’un terminal de paiement (et des frais par transaction), de l’émission d’un chéquier (pas toujours possible avec les banques en ligne), des virements vers l’étranger, des paiements en devise, des autorisations exceptionnelles de découvert… autant de coûts qui alourdissent encore la facture.

    Comment faire baisser ses frais bancaires ?

    Beaucoup de banques proposent désormais des « forfaits tout inclus ». Ils peuvent être intéressants pour les indépendants, mais méritent d’être épluchés dans le détail avant de signer, afin de ne pas se faire rattraper par des frais imprévus.

    Si vous optez pour une banque traditionnelle, n’hésitez pas à négocier avec votre conseiller avant de signer votre ouverture de compte. La concurrence fait rage entre les banques en ligne ou néobanques, et les banques traditionnelles, contraintes de faire des efforts pour préserver leurs clients. Leurs principaux atouts aujourd’hui ? Leur réseau d’agences pour les professionnels ayant besoin d’effectuer régulièrement des dépôts d’espèces ou de chèques, et leur capacité à accompagner le développement de l’entreprise avec des crédits.

    Vous n’avez pas besoin de faire des dépôts d’espèces, ni d’un accompagnement sur vos besoins en trésorerie ? Alors les offres simplifiées et digitalisées des néobanques et banques en ligne ont tout pour vous séduire.

    À lire aussi : Halte aux impayés, apprenez à vous faire payer

    Frais bancaires : les banques en ligne et néobanques bousculent le paysage

    Comme elles l’ont fait pour les particuliers, les banques en ligne et néobanques s’attaquent au marché des professionnels, avec des offres simplifiées, une gestion 100% en ligne et des tarifs compétitifs.

    Boursorama (filiale de la Société Générale) a été la première à se positionner sur ce segment, rejointe par Monabanq, qui proposent toutes deux des formules réservées aux auto entrepreneurs et entreprises individuelles, suivies par de nouveaux acteurs, comme les néobanques N26, Anytime ou Qonto.

    Gabrielle de Perthuis, responsable communication de Qonto, explique qu’avant de se lancer, l’équipe a constaté que les mêmes problématiques revenaient sur la table chez de nombreux entrepreneurs et créateurs d’entreprise. « L’opacité et le montant des frais bancaires, des outils pas ou peu adaptés aux usages des entrepreneurs, notamment la mobilité et le numérique. Beaucoup déploraient également la difficulté à joindre leur conseiller bancaire, et la lenteur de ses réponses, précise Gabrielle. Nos clients n’ont pas de conseiller attitré, on préfère leur proposer un service client. Ils ont ainsi la promesse de recevoir une réponse à leurs questions en quinze minutes maximum, six jours sur sept, de 9h à 18h ».

    Des offres bancaires calibrées pour les besoins des entrepreneurs

    Qonto s’est basé sur ces attentes pour construire son offre. La néobanque propose des forfaits mensuels allant de 9 à 299 € (HT, toujours). Le nombre de cartes de paiement, de virements autorisés, d’utilisateurs du compte augmente avec le forfait souscrit ; les prestations « hors scope », comme les paiements en devise ou les retraits d’argent, sont clairement répertoriées. Les créateurs d’entreprise peuvent effectuer leur dépôt de capital et recevoir leur preuve de dépôt en 72h pour procéder à leur immatriculation. L’interface de Qonto simplifie aussi beaucoup le travail de comptabilité : un précieux gain de temps pour tous !

    Dans cette logique de gain de temps, Boursorama propose une création de compte en ligne, totalement dématérialisée. En cinq jours, le compte est créé, et les moyens de paiement envoyés. Encore plus rapide, N26, banque mobile destinée uniquement aux auto-entrepreneurs, permet d’ouvrir son compte en… huit minutes top chrono. Tous proposent différents niveaux de forfaits permettant de comprendre clairement les services inclus.

    Chacun son business, chacun sa banque

    Alors, existe-t-il une solution idéale pour tous les professionnels ? Non, vous l’aurez compris. Selon votre structure sociale, votre chiffre d’affaires, votre type d’activité, vous aurez des besoins différents. Certains entrepreneurs font le choix de conserver un compte dans la banque traditionnelle qui leur a octroyé un crédit pour mener de nouveaux investissements, et prennent en parallèle un compte chez une banque en ligne afin de gérer plus facilement leur trésorerie quotidienne.

    À savoir : une banque peut refuser l’ouverture d’un compte bancaire professionnel, sans avoir à motiver son refus. Vous pouvez alors demander à la Banque de France de bénéficier de la procédure du droit au compte. Elle désigne alors une établissement bancaire « commis d’office » qui aura l’obligation d’ouvrir votre compte professionnel.

    Pour en savoir plus, vous pouvez aussi lire ce guide du site independant.io sur les frais bancaires professionnels.

    À PROPOS DE QONTO

    Qonto se présente comme la néobanque des entreprises et indépendants. Le produit a été lancé en 2017, et compte aujourd’hui plus de 25 000 entreprises clientes pour 110 salariés basés à Paris. Sa promesse ? Faire gagner du temps aux entrepreneurs grâce à un parcours client optimisé, des historiques illimités, des modules notes de frais et des exports comptables. Qonto facilite aussi le contrôle grâce à des notifications en temps réel, et améliore la visibilité grâce aux tableaux de pilotage de trésorerie et catégorisation des transactions.

    Qonto fait partie des 50 Emerging Stars de la fintech mondiale sélectionnées par KPMG et H2 Ventures, et des 25 start-up les plus attractives en France selon LinkedIn.

    Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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