Ne restons pas les idiots utiles de l’intelligence artificielle – épisode 2
Nous avons mis le doigt dessus dans un précédent article posté cet été : l’intelligence artificielle (IA) est un sujet aussi vaste que complexe. Entre vulgarisation, contradictions, fantasmes et visions du monde opposées, comment s’y retrouver ? Dans son article « Nous sommes les idiots utiles de l’IA », L. Alexandre (fondateur de Doctissimo) nous alerte sur les liens entre intelligente artificielle et nos usages du numérique. Nous avons demandé à Sébastien Morizot, digital thinker chez Wojo, de nous aider à décrypter cet immense sujet, et de nous éclairer sur nos préjugés sur l’intelligence artificielle.
LE GUIDE GRATUIT POUR BIEN CHOISIR VOS BUREAUX
- Décryptez le prix par poste d'un bureau flexible
- Optimisez vos charges immobilières
- Bureaux flexibles vs bureaux traditionnels : le match
- Bien choisir son bureau flexible
- 3 études de cas d'entreprises : grand compte, PME, start-up
Préjugés sur l’intelligence artificielle : est-on tous égaux face à l’IA ?
S.M. : Nous sommes encore quelques-uns à avoir grandi sans ordinateur à la maison. Nous avons découvert l’intelligence artificielle au cinéma, notamment avec Hal, l’ordinateur de 2001, L’Odyssée de l’espace (pour les jeunes : Stanley Kubrick, 1968), Blade Runner (Ridley Scott, 1982), Terminator (James Cameron, 1984) et bien d’autres encore.
Dans 2001, l’ordinateur de bord, doué de raison, devient inexplicablement fou. Il compromet la mission, espionne puis assassine en partie l’équipage qu’il devait seconder. Avec Blade Runner, un génie de l’IA crée des humanoïdes totalement libres de leurs mouvements, pour un résultat si parfait que la machine elle-même revendique le droit à l’existence. Dans Terminator, l’on franchit un cap. Des cyborgs (cette fois sans états d’âme), autonomes et armés jusqu’aux dents, ne laissent aucune chance à l’humain traqué (ce dernier ne devant son salut qu’à un androïde d’un autre type).
Est-ce cette « imagerie » cinématographique qui explique certains préjugés sur l’intelligence artificielle que nous avons (nous, grand public) ?
S. M. : Les préjugés sur l’intelligence artificielle sont en effet nombreux dans l’imaginaire collectif. Par exemple :
- Associer IA avec perte de contrôle (au profit d’une machine devenue autonome) ;
- Penser que tout en étant une source de progrès considérable, elle représente un danger pour l’humanité ;
- Associer IA et robots (humanoïdes de préférence et susceptibles de devenir malveillants !) ;
- Lier robotisation massive et perte d’emploi
- Réduire l’IA faible à de simples campagnes marketing destinées à nous vendre toujours plus de produits;
- Etc.
Il suffit de lire les récents échanges aigres-doux entre M. Zuckerberg et E. Musk à ce sujet pour se dire que nous ne sommes pas les seuls à « être perdus ».
Alors, qu’est-ce que l’intelligence artificielle ? Où en sommes-nous technologiquement, et à quels bouleversements se préparer ? Les Français sont-ils bons en la matière ? Nos préjugés sur l’intelligence artificielle sont-ils fondés ? Représente-t-elle un danger, pour quand et en quoi (IA et data, IA et IoT, etc.) ? Retrouvez tout au long de l’automne toutes les réponses de Sébastien sur notre le blog, dans la série « Ne restons pas les idiots utiles de l’IA », épisode 3 et suivants.
Pour aller plus loin sur nos préjugés sur l’intelligence artificielle
Découvre l’interview de Laurent Alexandre, fondateur de Doctissimo (mai 2017) « Nous sommes les idiots utiles de l’intelligence artificielle »
L’auteur (chirurgien, expert en nouvelles technologies et intelligence artificielle et président de DNA Vision, société spécialisée dans le séquençage du génome humain), explique comment la montée en puissance d’une IA, dite faible, capable d’effectuer mieux que nous un nombre considérable de tâches, laissera « sur le carreau » quantité de travailleurs.
Mais il nous rappelle aussi en quoi nous sommes, et resterons encore pour longtemps supérieurs à la machine : transversalité, polyvalence, créativité… à charge pour nous d’éduquer nos enfants en tenant compte de cette nouvelle donne.
À lire aussi : IA et autres machines : quels métiers pour nous demain ?
Il dénonce surtout notre usage immodéré des réseaux sociaux. La publication massive de photos, d’informations localisées et contextuelles, notre dépendance annoncée aux machines intelligentes, offrant sur un plateau toujours plus de données à une IA qui grandit… à nos dépens. Et ce, sans que nous prenions en considération les impacts positifs et/ou négatifs de leur exploitation à terme : une insouciance qui pourrait nous coûter cher.
Lire à ce sujet l’interview de Laurent Alexandre publiée en juin 2017 par Le Figaro.