Les enjeux RSE sont aujourd’hui au cœur des préoccupations des salariés. Une étude réalisée par PageGroup1 montre que plus de 2 candidats sur 3 renonceraient à rejoindre une organisation qui n’est pas engagée sur le plan de la RSE. Dans un contexte marqué par la pénurie de talents, ce chiffre invite les entreprises à s’engager de manière forte en matière sociétale et environnementale. Ces engagements qui doivent aussi se refléter dans l’organisation de l’entreprise et le management au quotidien. Voici 6 étapes pour aligner les forces au sein de l’entreprise.
RSE, es-tu là ?
Faut-il encore rappeler ce qu’est la RSE ? La Responsabilité Sociétale des entreprises est la somme des engagements pris par une organisation pour réduire ses impacts, et tendre vers un impact positif sur la société et l’environnement, tout en assurant sa viabilité économique.
Un équilibre délicat qui nécessite un engagement à tous les niveaux de l’entreprise pour éviter le piège des promesses non tenues. Un piège d’autant plus dangereux que les jeunes générations de collaborateurs sont très sensibles aux enjeux RSE, au point de citer le respect des engagements RSE avant une politique salariale avantageuse2 dans les critères de choix de leur employeur. Autre avertissement pour les employeurs : d’après l’étude européenne PageGroup, moins de 1 salariés sur 10 trouve que son entreprise déploie suffisamment d’actions en matière de RSE.
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Le management, maillon faible de la prise en compte des enjeux RSE dans l’entreprise
Même si de plus en plus d’organisations affirment leurs engagements RSE, les salariés ne sont que 15% à estimer que la RSE a contribué à une restructuration de leur entreprise3 selon une étude NewGenForGood. Et quand on évoque des actions plus ponctuelles et modestes, seulement un quart (24%) témoignent de leur émergence dans l’entreprise, un chiffre trop faible. Qu’est-ce qui provoque ce décalage entre les annonces et la perception dans l’entreprise ?
Un fort décalage entre la posture des dirigeants et leurs actions
Les collaborateurs pointent du doigt l’investissement des dirigeants. 17% estiment que la direction soutient vraiment les initiatives et engagements du département RSE. Ce qui laisse 83% de collaborateurs non convaincus…
Côté managers, le bilan n’est pas glorieux non plus puisque 14% seulement des salariés les perçoivent comme moteur de diffusion des enjeux RSE, et la moitié estime que ce sujet n’est pas une priorité aux yeux de leurs supérieurs. Des chiffres d’autant plus regrettables que, selon la même étude, 70% des salariés veulent s’impliquer davantage en faveur de la RSE, mais seulement 8% y sont encouragés par leur management… Autant de signaux qui invitent à se pencher sur le sujet, et plutôt deux fois qu’une, pour insuffler du sens et de la motivation à tous les étages de l’organisation.
Étape 1 : Fédérer les managers susceptibles de constituer des relais des enjeux RSE
Le département RH, la direction RSE, la direction générale peuvent impulser la création d’un groupe dédié à la diffusion des valeurs RSE. Ils invitent ainsi les managers motivés par ce rôle d’ambassadeurs à constituer ou rejoindre ce groupe de travail.
Cette task force pourra alors réfléchir à des leviers d’action au sein de l’entreprise. Peuvent par exemple être imaginés des programmes de mécénats auprès de start–up ou associations à impact positif, des journées thématiques (journée sans e-mail, sans smartphone, journée de solidarité, etc.) qui traduisent concrètement les engagements de l’entreprise.
Dans les sites Wojo, chaque manager a la liberté de mener des actions en lien avec son écosystème local. C’est ainsi que l’opérateur d’espaces de travail partagé soutient SOS Homophobie à Lyon avec la mise à disposition de salles de réunion, Les Restos du Cœur avec deux collectes annuelles au niveau national, ou encore La Fresque du Climat, avec des ateliers proposés aux membres de manière régulière.
Étape 2 : Mettre en place des formations aux enjeux RSE
On agit mieux lorsqu’on comprend pourquoi il faut agir. Grands principes de la RSE, normes, ROI associé aux actions RSE, bases de l’économie circulaire, éco-conception des produits et services, mécanismes du changement climatique… Cette pédagogie est indispensable pour comprendre les enjeux environnementaux et sociétaux. Elle passe par un programme de formations internes adaptés au secteur de l’entreprise et aux impacts de son business model. Selon les métiers, des formations ad hoc doivent être aussi envisagés (RH, achats responsables, marketing, etc.). Tout ceci contribue à s’assurer de la mise en œuvre concrète des valeurs de l’entreprise.
Se faire accompagner pour mieux réussir
Il est difficile pour une organisation de prendre le recul et le temps nécessaire à l’analyse de ses besoins et enjeux. De nombreux cabinets spécialisés proposent des formations adaptées aux différents niveaux de maturité sur ces sujets. L’occasion d’acquérir de nouvelles connaissances, mais aussi d’organiser des ateliers de team building autour d’une thématique essentielle. Le recours à un consultant RSE pour une durée limitée (six à douze mois) est aussi une alternative intéressante pour donner l’impulsion en interne. Dans tous les cas, cet accompagnement aidera l’organisation à identifier les opportunités liées à un engagement RSE affirmé et cohérent.
Étape 3 : Intégrer les compétences RSE dans les évaluations globales
Quand les équipes auront bénéficié de ces formations, la RSE doit être intégrée dans les grilles d’évaluation annuelles et les objectifs des managers. Cela permet d’affirmer son importance stratégique. Pour les grands groupes, et les ETI / PME qui souhaitent être en avance de phase, ces objectifs RSE facilitent l’élaboration de la déclaration de performance extra-financière, grâce à des critères mesurés d’année en année.
La démarche invite à se poser des questions préalables. Quelles compétences RSE doit posséder un manager ? Quel est leur niveau global de compréhension des enjeux RSE ? Leurs connaissances juridiques sur ces sujets ? Quelle est leur aptitude et leur appétence à questionner les processus actuels et proposer des pratiques plus responsables ? Cette grille d’évaluation pourra ensuite être adaptée aux collaborateurs. Tous les échelons de l’organisation se sentiront ainsi concernés et impliqués par ces sujets.
À écouter : Manager par la valeur perçue
Étape 4 : Casser les idées reçues sur l’incompatibilité entre RSE et rentabilité
Longtemps, la RSE a été perçue comme une contrainte et un frein, suscitant un manque d’adhésion des managers et dirigeants. La donne a changé, et pas uniquement en raison de la loi Pacte de 2019 qui fixe des obligations légales aux entreprises sur ces sujets.
La société a pris conscience de la nécessité d’agir, et les attentes de clients comme des collaborateurs ont évolué. Désormais, pour attirer des talents, un engagement RSE fort est un critère de choix. Quant aux consommateurs, 90 % attendant des marques qu’elles s’engagent et les aident à mieux consommer4. Affirmer des ambitions RSE fortes représente une opportunité de répondre à ces évolutions. Réinventer son business model dans une logique durable assure aussi sa pérénnité. La politique RSE doit être présentée en interne comme un accélérateur de changement, et non un frein à la croissance.
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Étape 5 : Faire des enjeux RSE un pilier du projet d’équipe des managers
Le rôle d’un manager est notamment d’animer son équipe avec des lignes stratégiques. Elles créent de la cohésion, et fédèrent les énergies autour d’un projet commun. En faisant de la RSE un sujet transverse, à la fois dans le recrutement, les choix de formation, l’organisation du travail, et les questions de diversité et d’égalité, le manager donne une résonance très concrète au positionnement RSE de l’entreprise.
Cela passe aussi à un niveau plus global par une organisation du travail qui reflète les valeurs de l’entreprise. Alors que l’heure est à la décarbonation des activités et à la priorisation du bien-être des salariés, le choix des bureaux fait partie intégrante de la réflexion RSE. Les locaux sont-ils pensés pour améliorer la QVT des collaborateurs ? Leur offrir une expérience de travail épanouissante ? Les équipes disposent-elles de flexibilité et d’autonomie dans le choix de leur lieu de travail, au moins une partie de la semaine ? Des opérateurs d’espaces de travail partagés comme Wojo apportent des réponses clés en main aux entreprises soucieuses de ces questions.
Étape 6 : Communiquer sur les progrès en interne et en externe
Une fois l’impulsion donnée, il est parfois difficile de maintenir la pérennité des actions RSE dans l’organisation. Il est donc important de mettre en place une communication transparente sur les actions menées, leur impact et leur éventuel ROI, et de se fixer un objectif d’amélioration continue pour la suite.
Cela nécessite d’une part, la mise en place d’outils d’audit et de suivi des actions RSE pour fournir ces données et d’autre part la rédaction d’un rapport RSE.
Chaque action RSE doit être intégrée dans un plan global, avec des objectifs chiffrés année par année. Ces informations seront aussi très utiles dans la communication externe de l’entreprise. La transparence affichée permet de gagner en légitimité sur les sujets RSE et ainsi d’asseoir son positionnement responsable et durable. Personne n’est parfait, mais essayer sincèrement de s’améliorer est déjà perçu de manière très positive par les parties prenantes de l’organisation.
À lire aussi : Pourquoi faire un rapport RSE et comment le présenter ?
En bref
Les enjeux RSE ont toute leur place dans le business model des organisations. Pour les relayer et déployer un management responsable, les managers doivent être accompagnés. L’entreprise construit sa crédibilité en engageant ses forces vives dans un effort collectif qui donne un sens aux objectifs fixés. À la clé, un modèle de développement motivant et inspirant, source d’attractivité et de compétitivité. L’entreprise et ses parties prenantes ont tout à y gagner !
1 – Étude réalisée par PageGroup en 2023 auprès de 5 000 salariés dans toute l’Europe.
2 – Étude NewGenfor Good – Comment la nouvelle génération va transformer l’entreprise ?, mai 2019.
3 – Observatoire Salariés et Entreprises responsables 2020, par Des enjeux et des hommes avec l’institut de Sondage Occurrence.
4 – Étude Oney, Consommation 2020/2021 sur les tendances en Europe, février 2021
5 – À écouter : L’entreprise contributive, locomotive pour un monde durable