Le ticket bureau se fait attendre, mais il arrive ! Il y a un an déjà, Morning Coworking lançait l’idée du titre bureau, sur le même modèle que le titre restaurant. Une solution qui permettrait aux salariés français d’accéder sans bourse délier aux quelques 1 700 tiers lieux recensés sur notre territoire en 2019. Alors que tous les voyants sont au vert pour un télétravail raisonné et respectueux de la frontière entre vie professionnelle et vie privée… la mise en place du dispositif fait son chemin. On vous en dit plus.

Du ticket resto au ticket bureau

Rendons à César ce qui est à César. En juin dernier, Morning prend la mesure de la révolution qui se prépare en découvrant que 50% des salariés interrogés par ses soins souhaitent demander à leur hiérarchie de continuer à se rendre « ponctuellement dans des espaces de coworking ».
Il était déjà possible pour une entreprise d’abonner ses collaborateurs à un large réseau d’espaces de de travail partagés afin de leur donner la liberté de choisir leur lieu de travail à la carte…

Mais l’opérateur réfléchit plutôt à un moyen de faciliter l’accès à l’espace de travail partagé de son choix, indépendamment du type ou de la marque de tiers lieux. Pour cela, il faut un moyen de paiement valable partout. De là à rêver que ce « bon pour » une journée de télétravail puisse aussi servir de bon d’achat, il n’y a qu’un pas audacieusement franchi. Et pour cause, le besoin existe pour ceux qui doivent équiper leur domicile d’un mobilier ergonomique adapté au télétravail, ou acheter un matériel informatique plus performant.

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    Titre bureau et bureau de proximité

    Ces idées ont fait mouche : Julien Bargeton, sénateur de Paris, s’est penché sur la question. Pour lui, le télétravail présente trois avantages :
    – écologique puisque « un seul jour télétravaillé par semaine évite l’émission de 140 kgs de CO2 sur un an »,
    économique, grâce aux économies de loyer réalisées par les entreprises qui peuvent alors optimiser leurs dépenses immobilières,
    – sociétal puisque la réduction des temps de trajets améliore nos quotidiens. Elle redynamise aussi les territoires en nous permettant de mieux profiter des infrastructures proches de chez nous.

    Mais le sénateur note cependant que le home office n’est pas la solution, car les Français ne sont pas égaux en matière de logement. Il faut donc aider les entreprises à louer ou acheter des « bureaux de proximité » (pour rapprocher les employés de leur domicile). Et les inciter à recourir aux espaces de coworking.
    En outre, pas question d’opposer secteurs privé et public : les recommandations valent aussi pour les fonctionnaires d’État ou des collectivités… La révolution est en marche.

    Julien Bargeton élabore alors dix mesures qui relèvent du domaine fiscal, social ou d’aménagement du territoire.

    Février 2021 : une proposition de loi déposée au Sénat

    En février dernier, la proposition de loi « tendant à faciliter l’accès à des bureaux de proximité et le maintien de la vie sociale des travailleurs à distance » est donc déposée au Sénat. Deux articles concernent l’usage des espaces de coworking.

    L’article 6 instaure le fameux « titre-bureau », déductible des impôts et conçu sur le modèle du titre-restaurant.
    L’article 7 revient sur l’allocation forfaitaire qui couvre les frais professionnels du salarié nomade.
    En simplifiant, aujourd’hui ce dernier perçoit 2,5 €/jour pour un jour de télétravail par semaine. Demain le salarié qui travaillerait depuis un espace de coworking percevrait 4 €/ jour. L’allocation resterait en revanche à 2,5 €/jr dans le cas de home office. Cette nuance est faite dans le but assumé « d’inciter au travail à distance dans des conditions maintenant une « vie sociale», c’est-à-dire : dans un bureau de proximité, plutôt que chez soi.
    L’article 8 enfin ne reprend pas tout à fait la suggestion initiale du ticket bureau pour s’équiper. Elle prévoit cependant des mesures pour inciter les entreprises à contribuer aux dépenses de leurs employés qui souhaitent investir dans des équipements adaptés. Ces derniers jouiraient de l’usufruit du matériel ainsi acquis pendant un laps de temps donné avant d’en disposer à leur guise.

    Ces dispositions suffiront-elles à stimuler les entreprises ?  La question reste ouverte.

    Bureau à la carte cherche titre bureau

    La lecture de l’exposé des motifs et du texte de loi a de quoi rendre optimiste : nous sommes bel et bien entrés dans une nouvelle ère. Il y a fort à parier que le ticket bureau entrera dans les usages aussi vite que les tickets resto ou les chèques vacances.
    Les salariés français, eux sont prêts ! En octobre dernier une étude Opinion Way révélait que 56% affirmaient qu’il serait bientôt possible de choisir son bureau selon ses besoins quotidiens. À savoir selon la localisation, le type d’espace de travail (convivial, privatif…), les services disponibles (bien-être, conciergerie…).

    Les bureaux à la carte, disponibles partout en France, à l’heure, la journée ou plus existent déjà. Conviviaux, qualitatifs et stimulants ils répondent également aux exigences de bien-être au travail et de maintien du lien social pointées dans les travaux de l’équipe de M. Bargeton. Il ne manque donc plus que la loi.

    Il n’y a plus… qu’à patienter ! Pour suivre l’avancement des travaux du Sénat, c’est par ici. Pour faire bouger les choses, rendez-vous sur nos réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook, Twitter, Instagram) ou adressez-vous à votre sénateur 😉.

    Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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