En 2014, François Hollande avait mis la formation professionnelle au cœur de ses réformes, donnant vie au CPA et au CPF notamment. Au tour d’Emmanuel Macron de reprendre le dossier, avec pour objectif, la mise en place d’un système efficace pour les salariés.

Mais voilà, il y a quelque chose qui est bloqué au pays de la réforme de la formation professionnelle. Et si pour réformer, il fallait juste mettre un peu d’expérience utilisateur au centre. Une bonne idée, non ?

La formation professionnelle avant, c’était comment ?

Et s’il devenait possible de faire évoluer ses compétences facilement ? Et si la formation pouvait être le levier permettant de changer de métier, de trouver un emploi, de se spécialiser, à tout âge. Et si l’accès à la formation était enfin reconnu comme un enjeu essentiel pour tous les actifs ? François Hollande y a pensé en 2014 au moment de lancer le CPF, aussi connu sous le nom de Compte Personnel de Formation, relié au CPA ou Compte Personnel d’Activité. Le but de ce CPF était de permettre à tous les actifs de pouvoir bénéficier, tout au long de leur carrière, de formations.

L’enjeu était d’une part de pallier le chômage croissant en permettant aux chômeurs d’accéder plus facilement à des formations améliorant leur employabilité. D’autre part, il s’agissait de répondre à une nécessité concrète. Dans un monde en pleine transition digitale, les entreprises font en effet face à de nouveaux enjeux business, et les collaborateurs doivent suivre le rythme, s’adapter, comprendre les logiciels, les applications, les outils désormais mis à leur disposition. Bref, la formation pouvait être la solution pour tout, ou presque. Voilà le constat.

Jusqu’au moment où l’on s’est rendu compte que les salariés ne se tournaient pas vraiment vers les dispositifs à leur disposition. Au lancement du CPF, il faut dire qu’ils n’étaient pas vraiment au courant  de leurs droits en la matière. 57 % se déclaraient mal informés et 61 % disaient ne pas avoir suivi de formation, car leur employeur ne leur en avait pas proposé (source 2016 : Institut Montaigne). Désormais, ils sont bien au courant, à 84 % selon Demos, mais ils sont seulement 18 % à faire des demandes de formation. Aïe. C’est qu’il y a quelque chose qui cloche. Mais quoi ?

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    La formation professionnelle, demain, on rêve de quoi ?

    Vous avez déjà essayé d’utiliser votre CPF ? Mieux encore. Vous avez déjà essayé de recruter une personne en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage ? Et petit bonus. Vous avez déjà tenté de proposer des formations à vos salariés ? Non ? Vous manquez quelque chose ! Quoi ? Le plaisir simple et si désuet du parcours du combattant, de l’administratif à outrance, du formulaire bleu introuvable ou encore du laissez-passer A38. Oui, tenter de se former ou de former ses collaborateurs, c’est un peu mettre le pied dans la maison qui rend fou (référence directe et explicite aux 12 travaux d’Astérix).

    Alors, comment faire ? Parmi les réformes à gogo, les feuilles de route, les « nous, on veut ça » de la part des professionnels de la formation ou du Medef, et les « si seulement » des collaborateurs, où trouver le juste milieu ? Le milieu, c’est la simplification des processus. C’est penser utilisateur, c’est penser collaborateur et plus encore. C’est aussi penser aux TPE et PME qui n’ont pas toujours des machines RH et des responsables formations disponibles pour gérer la paperasse et s’y retrouver dans ce labyrinthe. Alors, oui, demain on rêve d’une France où il serait facile d’accéder à une formation de qualité.

    La formation professionnelle, quelles sont les promesses ?

    Alors, au programme d’Emmanuel Macron et de son équipe, tout en haut de la liste, normalement, ils ont bien mis la refonte du site du CPF. On espère une belle simplification, et surtout un site permettant à chaque salarié de connaître facilement ses droits à la formation.

    Egalement dans le viseur de la réforme, la simplification de l’alternance. Pour rappel, le contrat de professionnalisation est géré aujourd’hui par les OPCA (Organismes paritaires collecteurs agréés), tandis que l’apprentissage est géré par les régions. Il manque du coup un référent unique pour l’apprentissage à créer.

    Et enfin, au cas où vous ne le saviez pas, depuis 2014, un dispositif d’accompagnement a été mis en place afin de permettre à tous de faire le point sur sa situation professionnelle. Cerise sur le gâteau, ce dispositif est gratuit et personnalisé. Mais voilà. Personne n’est au courant… L’idée serait donc d’apporter plus de financement à cette mécanique pour qu’elle puisse être un vrai vecteur d’employabilité et de transition pour les salariés.

    Un beau programme que tout cela ! Et pourtant, il y a toujours quelque chose qui bloque. Syndicat, régions et patronat sont loin d’être d’accord sur les mesures à prendre et le dialogue a du mal à s’établir, alors qu’ils sont censés rendre leur copie le 16 février prochain.

    La formation professionnelle, les raisons de la brouille ?

    Pourquoi cela coince ? Pour l’argent. C’est certainement un peu réducteur, mais les régions n’apprécient pas de se voir retirer le budget de 1,6 milliard d’euros qui servaient à l’apprentissage. Dans la réforme, ce budget pourrait/ devrait en effet revenir aux branches professionnelles qui se chargeraient de piloter l’apprentissage. Mais tandis que chacun menace de claquer la porte des discussions, l’exécutif tente de trouver une solution, sans avoir à plier devant les régions. Pour l’instant, on parle d’un pilotage partenarial entre l’État, les régions et les branches professionnelles. Pas sûr que cela réponde aux problèmes actuels de l’apprentissage qui peine à décoller en France. Et pourtant, l’apprentissage pourrait être une réponse de choix pour réduire le chômage des jeunes.

    À l’État donc de trouver le moyen de plaire à tout le monde. En espérant qu’ils y parviennent, d’ailleurs. Mais les Françaises et Français dans tout cela, attendent sans le savoir que la réforme arrive à son terme, et qu’elle corresponde vraiment au monde du travail d’aujourd’hui, en fonction de leurs besoins en tant qu’utilisateurs de la formation. Eh oui, c’est qu’aujourd’hui, au cas où vous ne le saviez pas, on travaille autrement.

    Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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