Vous pratiquez certainement sans le savoir le microworking. Si le travailleur nomade que vous êtes consulte ses mails pros dans la salle d’attente du médecin, tchate avec ses collègues dans le taxi ou finalise ses présentations en salle d’embarquement, c’est le cas ! De quoi s’agit-il exactement, est-ce une bonne ou une mauvaise pratique, comment optimiser cette nouvelle tendance de travail ? Wojo, expert du coworking, vous dit tout sur ces mini sessions de travail.

Définition du microworking

Le microworking désigne à la fois une nouvelle tendance de travail et un espace de télétravail. Il s’exerce tantôt sur notre mobile, configuré par nos soins pour devenir notre bureau de poche, tantôt sur notre ordinateur portable.

✅Côté habitude de travail : le microworking consiste à ne travailler que quelques minutes et donc accomplir une tâche rapide à réaliser (ou de ne pas l’achever). Peu importe où l’on se trouve, sur un quai de gare, à la plage, au restaurant en attendant un ami…

✅Côté espace de travail : le microworking désigne un lieu de travail initialement non prévu à cet effet (ou non strictement prévu à cet effet) et qui a été adapté pour répondre aux nouvelles habitudes du digital nomade. Ce sont donc les coins business des aéroports, gares, lobbies d’hôtel, galeries commerciales, etc. souvent munis d’une signalétique ad hoc (prises électriques, connexion internet, assises adaptées, cabines pour s’isoler, etc.).

⛔Cette habitude de travail à distance n’a donc rien à voir avec le coworking, qui s’exerce dans un espace conçu pour travailler et strictement réservés à cet usage.

⛔Ne pas confonde microworking et micro travail, qui consiste à « réaliser des tâches très fragmentées (micro-tâches) que des plateformes dédiées confient à des prestataires, payés généralement à la pièce » (cf. Etude Le micro travail en France, 2019).

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    Où a lieu le microworking ?

    Par définition, le digital nomade se livre au travail de courte durée en dehors des entreprises, là où ne l’attend pas (ailleurs que dans un espace de travail prévu à cet effet, donc) ! Il décide de faire une session de travail à distance express selon :
    – le temps qui lui est imparti
    – la nécessité (ou l’envie d’avancer dans ses tâches)
    – si nécessaire, la possibilité de se connecter à un réseau wifi.

    Les chiffres et études manquent sur cette habitude de travail au sens strict. En 2019, 47% de travailleurs affirmaient télétravailler dans les transports en commun et 41% dans les espaces voyageurs (distincts de véritables coworking parfois disponibles) : terminaux d’aéroport, gares, etc. (Observatoire Actinéo).
    Et en 2022, 32% d’actifs français déclaraient travailler dans d’autres lieux que leurs bureaux et notamment :
    – l’entreprise du client (16 %),
    – les espaces collaboratifs / coworking (14 %)
    – les espaces publics (14 %), les transports (12 %)
    – les parcs et jardins (10 %) (Etude « Quelle hybridation pour le bureau », Actinéo 2022).

    C’est dire s’il est devenu naturel de mener des activités à visée professionnelle dans un espace non prévu à cet effet.

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    Le microworking, une forme de travail choisie ou subie ?

    Si l’on s’en tient aux études disponibles sur le travail dans les tiers lieux (autres qu’un espace de coworking), le travail de courte durée serait tantôt choisi, tantôt subi.
    L’étude Actinéo révèle ainsi que le digital nomade gouterait en réalité assez peu le fait de travailler dans l’espace voyageurs et les transports en commun. Nombreux seraient ceux qui ne le font que par obligation (ressentie ou avérée ?) envers leur entreprise.

    Infographie pour comprendre le microworking
    Source : Actinéo

    Rappelons donc ici que l’entreprise est tenue de mettre à disposition de ses salariés des bureaux adaptés et de leur garantir de bonnes conditions de travail, régies par de nombreuses normes, notamment pour assurer leur sécurité (cf INRS Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles). C’est la raison pour laquelle nombre d’organisations proposent à leurs travailleurs de se rendre dans des espaces de coworking lorsqu’ils doivent travailler à distance.
    Autrement dit, RIEN n’oblige les salariés à se connecter sur le quai du métro…

    Les avantages des courtes sessions de travail

    Cet art du micro télétravail est certes l’apanage du travailleur nomade habitué à travailler partout (coworking, bar, hôtel, home office, etc.). Mais il est aussi celui de salariés qui passent un certain temps dans les transports et qui cherchent légitimement à optimiser ce temps. Une solution peut alors être de privilégier le travail dans des espaces de coworking à proximité de chez soi afin de réduire ses déplacements (vous connaissez le réseau Wojo ?).

    Pour peu que les prérequis soient remplis pour travailler correctement, ces sessions de travail présentent de nombreux avantages, tant pour l’organisation que pour les salariés.

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    Les prérequis d’un microworking vertueux

    – Des outils de travail adaptés et un environnement numérique correctement paramétré / synchronisé ; un téléphone avec un écran de taille raisonnable, un ordinateur portable léger (et robuste), des écouteurs de qualité… 
    – selon les tâches que vous souhaitez accomplir, une bonne couverture réseau, voire une connexion Wifi,
    – une certaine capacité de concentration, au risque de faire des erreurs (fautes d’orthographe, oublier de sauvegarder, etc.),
    – le don d’ubiquité afin de pouvoir travailler mais aussi rester en veille par rapport à ce qui se passe autour de vous (ne pas louper votre arrêt, et surtout, surtout ne pas vous mettre en danger),
    – savoir identifier les tâches qui se prêtent effectivement à de courtes sessions de travail,
    – faire partie d’une organisation qui favorise le télétravail (mais en France, ne demandez pas à votre entreprise de promouvoir cette habitude de travail en dehors de  bureaux dignes de ce nom).

    Les bonnes raisons de microworker

    – Le principal intérêt du travail à distance de courte durée réside avant tout dans le fait d’optimiser son temps. En cela, il rejoint l’interêt du coworking,
    – mise au travail plus rapide en arrivant au bureau grâce à une mise en route intellectuelle en amont : consultation de son agenda, veille sur les réseaux sociaux, etc.
    – libération de la charge mentale liée à une accumulation de petites tâches non réalisées,
    – dans certaines situations : mettre à profit un moment où l’on a l’agaçante impression de perdre son temps,
    – satisfaction liée au fait d’occuper son temps à bon escient dans des moments où on estime le perdre,
    – satisfaction liée à l’évacuation de micro tâches à faible valeur ajoutée.

    Les inconvénients du microworking

    – Le plus gros inconvénient se cache dans les risques d’erreurs, provoqués par un certain inconfort ou un manque de concentration. Mais aussi :
    – stress lié à la culpabilité vis-à-vis de son entreprise de ne pas être constamment connecté.e
    – situation d’inconfort / stress pouvant déboucher sur une faute professionnelle pour ceux qui ne résistent pas à la tentation de se connecter dans des endroits définitivement non prévus à cet effet (pensez aux réseaux de coworking, que diable 😉),
    – perte de productivité à vouloir travailler de n’importe où ; et donc perte de temps,
    – risque liés aux connexions internet non sécurisées,
    – surcharge mentale provoquée par l’incapacité à faire des pauses, qui pourra flirter avec l’addiction chez certains,
    – isolement social et perte d’opportunités à force de tout faire le nez dans son téléphone,
    – dégradation de la qualité du lien social dans le cas de microworking compulsif (checker ses mails en plein déjeuner ou en supervisant les devoirs des enfants par exemple) : mise en péril de la sphère vie pro /perso.

    Bon à savoir : microworking et accidents du travail

    Dernier inconvénient et non des moindres : le risque d’accident. Lorsque survient un accident dans les bureaux de l’entreprise ou dans le cadre de vos fonctions, vous êtes protégé et indemnisé par le régime de l’accident de travail.

    Mais dans le cas du microworking, il y a toutes les chances pour qu’il s’agisse d’un accident de trajet (entre votre bureau et votre domicile ou votre lieu de restauration) : la protection n’est pas la même.
    Entre autres :
    – l’entreprise ne saurait être accusée de faute inexcusable relative aux mesures nécessaires que cette dernière se doit de prendre pour assurer votre sécurité,
    – l’accident de trajet ne vous protège pas d’un licenciement,
    – votre ancienneté est suspendue le temps de l’arrêt.

    Conclusion : comment optimiser les courtes plages de temps libre de façon vraiment efficace

    Apprenez à vous connaître ! Tout le monde n’est pas capable de rédiger un mail sensible sur un quai de métro. Restez civiques aussi : on n’anime pas une réunion dans une salle d’attente.
    Identifiez les tâches réalisables et gardez-les de côté pour les moments dans lesquels vous savez que vous aurez « du temps à perdre ».
    Souvenez-nous que la déconnexion est garante d’une meilleure créativité : sachez accepter de ne rien faire quand vous attendez… Et reconnaitre que ce n’est pas votre entreprise qui vous demande de réaliser votre travail hors de ses bureaux.

    Contraignez-vous à vous rendre dans des espaces suffisamment adaptés au travail, même quand vous n’avez que 10 min. devant vous. Vous serez gagnant.e en termes de productivité. Des espaces de coworking comme Wojo proposent pas moins de 300 adresses partout en France pour s’installer sans perdre une minute et travailler dans des conditions optimales.

    Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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