Vous sortez tout juste de l’école, d’une formation diplômante, ou vous souhaitez simplement voir si l’herbe est plus verte ailleurs, il est donc temps de préparer votre recherche d’emploi. La première chose que vous faites est de vous assurer que vos données LinkedIn sont bien à jour. Les recruteurs écument les réseaux sociaux et un simple clic suffit pour postuler par le biais de son profil. Le temps où tout l’art résidait dans la composition de son CV et de sa fameuse lettre de motivation a bien changé.
Mais alors que devient-elle ? Passée de mode pour certains, un véritable plus pour d’autres, elle varie en fonction des secteurs et des supports. Chronique d’un document pas si obsolète que ça, à condition de savoir faire preuve d’originalité !
Vieux jeu, vous avez dit vieux jeu ?
L’époque où Marc-Antoine venait d’avoir son bac avec mention et composait allègrement de son plus beau stylo-plume sa lettre de motivation est révolue. Fini de s’appuyer sur la copie conforme de celle qui a permis à grand-papa d’obtenir son premier emploi à la banque. Même si elle est la fierté de toute la famille, Marco a judicieusement décidé de s’en passer, car il estime que les techniques de candidature et de recrutement ont évolué.
Il a raison.
Le monde se digitalise et nous éviterons donc de nous étaler sur l’intérêt d’une lettre manuscrite. Mais mettons-nous une seconde à la place d’un recruteur qui voit passer des quantités interminables de lettres calquées sur les mêmes modèles depuis une ou deux décennies. Il y a de quoi se jeter par la fenêtre. Et même du rez-de-chaussée, pour le principe ! Il n’est pas étonnant de découvrir que 75 % de ces paragraphes mis bout à bout avec amour ne sont jamais lus. Pour Bertrand Cognie, directeur ai sein de la holding Lefèvre, «la lettre de motivation donne une coloration au CV, mais elle n’est pas essentielle ». Et d’ajouter, « Je reçois beaucoup de candidats uniquement sur CV, pour les postes d’employés comme les postes de cadres. Dans notre secteur, le bâtiment, cela ne nous parait pas nécessaire ». CQFD.
Fort de ces premiers éléments, nous entamons ensuite une recherche internet en tapant « lettre de motivation » et cliquons sur les deux premiers résultats. C’est la consternation. Un concerto de phrases pompeuses et sans intérêt qui n’ont de sens que celui d’avoir perdu un temps considérable. Parmi elles, on retrouve certaines pépites comme : « En effet, mon profil correspond à la description recherchée sur l’offre d’emploi », pas sûr que ce soit à vous d’en juger ; « Rigueur et écoute sont les maîtres mots de mon comportement professionnel », rien de plus ennuyeux ? ; ou encore la formulation classique qui doit hérisser les poils de nos amis des ressources humaines, « Ma formation et mes expériences professionnelles m’ont permis de… ». On termine par le magnifique : « Je vous prie, Madame, Monsieur, d’agréer l’expression de mes respectueuses salutations » et notre pauvre recruteur s’est étranglé avec le câble de sa souris. Entre nous, un simple « Cordialement » avec votre signature suffit.
Pourtant, de pôle emploi aux différents sites de recrutement, on continue de voir la majorité des offres se terminer par : « envoyer votre CV avec lettre de motivation ». Joueraient-ils avec nos nerfs ? Alors que faire ?
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La lettre de motivation évolue pour devenir le mail de motivation !
Que l’on se comprenne bien, la lettre bateau qui ne montre rien d’autre que l’effort de l’avoir faite n’a pas la moindre utilité. Par contre il est toujours essentiel de mettre en avant sa motivation et trouver les mots adéquats pour y parvenir. Le but est le même, c’est le fond et la forme qui changent. La preuve, on a posé la question à Jean-Marc Denoual, cofondateur de Molotov TV et sa réponse est claire : « Ce qui fonctionne, ce sont les réseaux comme LinkedIn et même Facebook. Dans nos métiers, la lettre de motivation n’a pas d’intérêt. L’échange se fait désormais directement par mail. Après, dans tous les cas, les candidats écrivent. »
Et en effet, avec l’omniprésence des réseaux sociaux professionnels, il est vrai que les chasseurs de têtes ont toutes les informations nécessaires pour rendre vos CV et lettres de motivations complètement obsolètes. Mais un coup de pouce pour les voir consulter votre profil LinkedIn ne se refuse pas.
Or, un mail est nécessaire pour effectuer l’envoi de son CV. Pourquoi ne pas en profiter pour y intégrer un texte qui captera l’attention de votre interlocuteur et attisera sa curiosité. Contrairement à une pièce jointe, il ne pourra pas passer à côté. C’est le meilleur moyen de s’adresser directement au recruteur. Maintenant, il ne tient qu’à vous d’être pertinent et d’éviter les phrases stéréotypées.
Contrairement au papy de Marc-Antoine, vous avez compris l’importance de faire preuve d’originalité tout en adaptant votre discours au type d’emploi et à la personne visée. Dans le ton du message, soyez vous-même, n’employez pas de formules exagérées. Dans certains cas, une pointe d’humour sera fortement appréciée. Dans d’autres, on privilégiera une approche directe et sans fioritures.
Parlez de ce que vous pouvez apporter à l’entreprise et prenez soin de lister vos différents travaux réalisés dans le domaine. Sans oublier d’intégrer les liens internet pour les consulter, réseaux sociaux, sites internet et blog. Toutes les preuves de votre travail seront un plus. Surtout les plus abouties ! Esther Leder, directrice du consulting dans une entreprise de software américaine est d’ailleurs bien de cet avis : « Je recrute des consultants en marketing digital. On se focalise plus sur l’expérience et la personnalité des candidats. Si le CV nous intéresse, nous appelons le candidat et nous testons sa motivation en trois questions ».
Dernier conseil. Le but n’est pas de faire peur. Pour ce mail, une quinzaine de lignes suffisent afin de résumer vos intentions de la manière la plus accrocheuse possible. Cela ne marche pas à tous les coups et représente une part de risque qu’il faut savoir prendre pour se démarquer du lot.