Le vaste sujet de la « transformation digitale », de la « révolution numérique » (et des Digital Natives), alimente régulièrement écrits et débats depuis quelques années pour conclure sur l’incontournable nécessité d’intégrer cette transformation/révolution dans les organisations. L’objet de ce billet n’est pas de parler une fois encore du besoin, mais plutôt de clarifier le sujet en comprenant mieux les mots et le contexte. Pour sortir de ce mélange des qualificatifs pour parler du même sujet, alors que la différence est importante.
Commençons tout d’abord par l’explication littérale des deux adjectifs : – le numérique a le privilège de l’antériorité. C’est la numérisation de documents qui a constitué le premier patrimoine numérique, l’objectif étant de constituer de nouveaux types de bibliothèques « virtuelles » grâce aux outils informatiques. – puis le digital est arrivé pour faciliter l’utilisation des différents outils technologiques ou « devices » . Pourquoi Digital ? Parce que le doigt est l’intermédiaire entre le cerveau et l’outil lui-même, permettant un usage rapide, convivial voire ludique. C’est pourquoi les enfants nés à l’avènement de cette utilisation digitale sont appelés les Digital Natives, ou Petite Poucette par Michel Serres. Il est important de comprendre que le doigt devient le prolongement du cerveau et de la pensée.
La révolution numérique, qui a mis au monde un nouveau monde virtuel, est donc bien la révolution qui transforme les comportements et usages, et bouleverse les habitudes. Elle se conjugue et contribue à la transformation de notre vision du monde, sans en être la seule origine. Car nous vivons dans un monde en évolution permanente, nos conditions de vie étant autant sociales, économiques, technologiques qu’environnementales. Notre intelligence adaptative se développe en réponse aux circonstances et aux défis auxquels nous sommes confrontés, individuellement et collectivement. Au fur et à mesure que nous, humains, nous adaptons à ces conditions de vie, cela engendre de nouvelles formes d’intelligences, de nouveaux paradigmes, qui à leur tour, façonnent l’évolution de notre culture. Notre façon de voir et d’être au monde change : système de valeurs, besoins, comportements… On parlera donc d’une évolution systémique de la vision du monde, conjugaison de l’ensemble des conditions de vie, dont les conditions technologiques. Cette conjugaison tend à nous faire évoluer et à trouver un nouvel équilibre dans le nouveau système global.
Dans ce contexte global doit-on parler pour l’entreprise, de transformation digitale ?
Non. Il s’agit non pas de digitaliser l’organisation, mais d’accompagner l’évolution des différents niveaux d’acteurs vers une culture digitale ou en d’autres termes, de l’aider à faire évoluer son mode de pensée et de réflexion. Car nous sommes convaincus que la révolution numérique, associée à une utilisation digitale de tous les outils numériques, se réalisera grâce à la transformation de notre mode de pensée (ou mindset) dans un monde numérique/virtuel qui transforme notre façon d’interagir avec le monde et de fonctionner. D’autant plus que les usages ne seront pas que digitaux… En faisant émerger et vivre sa culture digitale, l’entreprise impulsera l’innovation. Et pour faire évoluer les acteurs vers cette culture digitale, quelles pistes ? Faudra-t-il par ailleurs identifier des pistes par génération ?
À suivre…
Un article proposé par Roseline Desgroux, Disruptive Coach, & Sébastien Morizot, Digital Thinker, Wojo.