Alors que le rapport publié par le GIEC le 28 février 2022 dessine un futur sombre pour l’humanité si nous continuons sur nos trajectoires actuelles, certains retroussent leurs manches pour changer la donne. Time for The Planet, membre chez Wojo à Lyon, est une entreprise à mission qui cherche des solutions innovantes dans la lutte contre les gaz à effet de serre. Arthur Auboeuf, l’un de ses co-fondateurs, nous fait les présentations et nous explique pourquoi chaque citoyen a le pouvoir de changer les choses.
Time For the Planet, c’est quoi ?
Fondée en 2019, Time For the Planet est une entreprise à mission fondée par six entrepreneurs lyonnais. Ses activités sont à but non lucratif, et pour cause. Son objectif : déployer des innovations capables de réduire les émissions et / ou de capter les gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique, tout cela en open source afin qu’un maximum d’acteurs s’en saisissent à l’échelle mondiale.
« Notre objectif, c’est de mettre un grand coup de tatane aux gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, en déployant 100 innovations majeures pour décarboner l’économie » résume Arthur Auboeuf.
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Comment ça marche ?
Time For the Planet rassemble une communauté citoyenne qui souhaite passer à l’action dans la lutte contre les gaz à effet de serre. N’importe qui (oui, vous aussi si vous le souhaitez) peut devenir actionnaire et rejoindre l’aventure en achetant des actions à partir de 1 euro jusqu’à… le montant de son choix.
Un investissement à but non lucratif, sans dividende, puisque l’objectif est de financer des innovations qui luttent contre le réchauffement climatique et non de s’enrichir. « Aujourd’hui, nous sommes plus de 42 000 actionnaires » se réjouit Arthur. » Nous avons réussi à lever un million dès notre première année, nous avons lancé nos trois premières filiales avant fin 2021, comme prévu. Maintenant, on accélère en allant voir de grandes entreprises pour les convaincre de s’engager avec nous et changer d’échelle avec des dons massifs. »
Comment Time For the Planet sélectionne et finance les innovations de lutte contre les gaz à effet de serre ?
Arthur Auboeuf détaille les différentes phases du processus de soutien à l’innovation mis en place par Time For the Planet.
- Nous détectons des innovations à impact, susceptibles de changer la donne au niveau mondial, à l’issue d’un processus de sélection exigeant.
- Nous recrutons des entrepreneurs chevronnés, capables de porter ces innovations et leur permettre de se déployer à une large échelle. Ces entrepreneurs ont une rémunération plafonnée.
- Nous injectons de l’argent lorsque nous fondons une structure avec ces entrepreneurs, dédiée au développement de l’innovation. L’entreprise reste détenue majoritairement par Time For the Planet, et renonce à tout brevet protégeant son savoir-faire : l’objectif, c’est de partager !
- Une fois l’innovation développée, nous la mettons en open source pour qu’elle soit relayée le plus largement possible au niveau mondial. Tout ça pour un maximum d’impact dans la lutte contre les gaz à effet de serre.
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Quelles sont les trois premières innovations dans lesquelles Time For the Planet a investi ?
Fin 2021, les actionnaires ont validé les trois premières innovations développées par l’entreprise, sélectionnées parmi 700 projets reçus. Arthur, explique-nous !
Beyond the sea, une voile de kite pour tracter des navires de toutes tailles
Quoi de mieux que de miser sur la force toujours renouvelée du vent pour tracter des navires, y compris des cargos de transport maritime ? C’est l’ambition de Beyond the sea pour améliorer la performance énergétique des bateaux grâce à un cerf-volant géant. Inspirée par le kite surf, cette voile monte en très haute altitude chercher des vents puissants, qui deviennent la seule source d’énergie.
« Le logiciel auto-apprenant de Beyond the sea permet d’affiner les routes les plus performantes, et gérer le rapatriement de la voile lorsque les vents deviennent tempétueux » explique Arthur. Yves Parlier, skipper chevronné qui a participé à trois Vendée Globe et remporté de nombreuses courses, est à la manœuvre pour piloter le développement de cette innovation révolutionnaire. Les clients potentiels sont la marine marchande, la grande plaisance et les navires de pêche.
Leviathan Dynamics, la production de froid durable et sans réfrigérants polluants
« Nous avons retenu cette innovation qui propose de produire du froid en s’affranchissant des systèmes actuels de refroidissement. L’idée n’est pas d’encourager la climatisation à outrance, qui va à l’encontre de la sobriété que nous encourageons. En revanche, dans l’industrie et le médical, la demande de production de froid explose. Il y a aujourd’hui un milliard d’unités de climatisation dans le monde, et on en attend 5 à 6 milliards en 2050… Ces climatiseurs (comme les réfrigérateurs) fonctionnent avec des gaz HFC, de véritables bombes climatiques puisque ces gaz à effet de serre sont jusqu’à 15 000 fois plus puissants que le CO2 ! »
Dans la lutte contre les gaz à effet de serre, Leviathan Dynamics change la donne. Plutôt que des gaz HFC, cette innovation utilise seulement quelques litres d’eau (qui peut même être sale ou polluée) sous vide et en circuit fermé. Via un forçage d’évaporation, elle fournit des températures allant jusqu’à 7°C, tout en consommant 30 % d’électricité en moins qu’une climatisation classique. Les premiers clients seront les industriels, qui utilisent des groupes froids toute l’année, notamment dans le secteur de la plasturgie, du numérique, de la chimie et des industries mécaniques, sans oublier l’industrie pharmaceutique.
Carbon impact, pour capter le CO2 et le transformer en roche
Alors non, on ne parle pas du regard foudroyant de Méduse, mais une roche volcanique verte, l’olivine, couplée à l’action des vagues et des courants. « Les rapports du GIEC insistent sur le fait que nous devons atteindre des émissions négatives si l’on veut rester à 1,5°C de réchauffement, et même 2°C » explique Arthur Auboeuf.
Carbon Impact propose d’utiliser les capacités naturelles de captation de l’olivine dans la lutte contre les gaz à effet de serre. Cette roche volcanique, lorsqu’elle est altérée par les vagues et les courants, capture énormément de CO2 et le minéralise pour le transformer en roche. « D’après les premiers essais menés avec les équipes basées à San Francisco, mettre 2% d’olivine sur toutes les plages du monde suffirait à annuler les émissions annuelles de l’humanité. Cela reste théorique, mais la capacité est énorme ! »
Time For the planet finance aujourd’hui une phase expérimentale, afin de s’assurer qu’augmenter la quantité d’olivine présente dans un milieu naturel n’a pas d’impact sur la biodiversité environnante. Une innovation à suivre de très près et dont le potentiel semble révolutionnaire.
Comment rejoindre l’aventure Time For the Planet ?
Tout ceci a éveillé votre curiosité ? Time For the Planet organise un événement à Lyon le 31 mars, à 12h30, au Wojo Grand Hôtel-Dieu. Arthur et les co-fondateurs de l’entreprise répondront à toutes vos questions : inscrivez-vous ici.
Vous avez tout compris et vous êtes convaincus (on l’espère) ? Rendez-vous sur le site de Time For the Planet pour rejoindre l’aventure et devenir actionnaire. « Time for the Planet doit nous dépasser : chacun peut élargir son action pour le climat en participant soit avec son argent, soit son expertise, soit son temps. On vous attend ! »
