Qu’est-ce que l’audace ? Comment s’exprime-t-elle dans l’entrepreneuriat ? Les femmes ont-elles besoin de plus d’audace que les hommes pour réussir ? Agnès Sanso, serial entrepreneuse lilloise et experte en bien-être, a réuni trois entrepreneuses aux parcours très différents pour répondre à ces questions… et bien d’autres. Retour sur WOW, Women by Wojo, une soirée événement placée sous le signe de l’audace, orchestrée par le 31 en partenariat avec le Curiosity Club.
Crédit photos : Célia Swaenepoel.
Un casting de choix pour cette édition du WOW, Women by Wojo
Wojo défend l’égalité professionnelle entre hommes et femmes, en prêtant attention aux freins que peuvent rencontrer ces dernières. Il était donc tout naturel pour Caroline de Smedt, manager du site Wojo Lille Centre, d’accueillir jeudi 22 juin l’événement WOW, organisé par le 31 et le Curiosity Club Lille avec Agnès Sanso, destiné à un public 100 % féminin.
Des entrepreneuses en veux-tu en voilà !
Cette entrepreneuse lilloise au parcours bien rempli, a récemment co-fondé MoodMood, « une plateforme digitale pour s’offrir un moment de bien-être même quand on a peu de temps dans sa journée, avec du yoga, du pilates, de la sophrologie, etc. » Agnès est aussi masseuse à ses heures perdues et professeur de yoga. Elle organise des talks sur des sujets qui la passionnent, notamment la connaissance de soi. Elle a réuni chez Wojo un casting de choix pour parler d’audace devant un public de privilégiées.
Léa Toulemonde, décoratrice d’intérieure, a lancé en 2019 son compte Instagram où elle partage son quotidien d’entrepreneuse et de femme avec ses 17 000 followers. Aurélie Guéant s’est reconvertie dans le développement personnel. Devenue Heart’iste, elle se dédie aux femmes avec son entreprise Luminao pour les aider à trouver leur lumière. Enfin, Ariane Laurent a fondé la cave à manger Le Présentoir Lille, dont la carte mixe vins naturels et produits gourmands sans intrants, issus de circuits courts.
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Brève définition de l’audace
Devant une cinquantaine d’invitées, Agnès Sanso a demandé à ses trois invitées de partager leur définition de l’audace. Ariane Laurent l’affirme : l’audace, elle n’en manque pas ! « J’ai toujours eu le sentiment qu’il fallait se battre pour obtenir les choses, encore plus quand on est une femme, donc je n’ai pas de problème avec le fait d’oser ! » Elle résume l’audace avec ces quelques mots « Si on est sûre de soi, eh bien, il faut y aller ! »
L’audace est moins évidente pour ses co-invitées. Aurélie Guéant avoue « Parfois, je manque d’audace face à des projets ambitieux, quand il y a beaucoup d’inconnues. Je procrastine et le doute prend le pas. » Léa Toulemonde, elle, explique qu’elle ne voulait pas même pas venir parler lors de l’événement, « car l’audace, ce n’est pas du tout moi ! » Elle qui l’assimilait au courage a regardé la définition de l’audace : « qui brave ses habitudes ». Elle a réalisé que ce mot intimidant ne l’était finalement pas tant que cela. « Dans mon quotidien, j’ai l’impression de manquer d’audace tout le temps, je peux passer quatre ans à me poser des questions avant d’agir » explique-t-elle.
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Vie professionnelle : quand l’audace prend les rênes !
De la quête de soi à Instagram
Interrogée par Agnès, Léa Toulemonde raconte comment, après son arrivée à Lille et un bébé, elle a connu un long passage à vide où elle ne se sentait pas à sa place. Elle a alors eu « l’audace, de demander de l’aide » et de se faire accompagner par une coach de vie. Ce travail l’amène à faire connaissance avec elle-même, et à réaliser entre autres que sa crainte du regard des autres fait peser beaucoup d’injonctions sur elle. Elle décide alors de quitter son emploi, de se lancer à temps complet dans la rénovation de sa maison… et de tout partager sur Instagram. « Puisque j’avais peur du regard des autres, je voyais ça comme le meilleur moyen de m’en affranchir ! » Ses post drôles et sincères conquièrent vite une communauté soudée, qui l’encourage à se lancer comme décoratrice professionnelle… ce que Léa fait depuis avec succès. « J’ai eu l’audace de faire correspondre qui je suis vraiment avec ce que je montre aux autres, et c’est un beau à cadeau à faire à soi et aux autres. Je passais souvent à côté de belles rencontres à cause du masque que je portais tout le temps » conclut-elle.
Trinquer au vin naturel, une évidence pas si évidente à Lille
Agnès Sanso rappelle qu’Ariane Laurent a été la première à proposer un cave à vins naturels à Lille. Une démarche d’autant plus audacieuse que menée en solo !
Ariane confirme que les premières années ont été difficiles. « Je pensais que tout le monde m’attendait, mais à Lille, le vin intéresse moins que la bière ». Passionnée par le vin, Ariane aime aussi la cuisine au comptoir, « où l’on voit le produit brut se transformer sous nos yeux. Mais quand j’ai ouvert, personne ne comprenait mon concept. Je n’avais pas d’équipe stable, j’étais une nana, personne ne me prenait au sérieux. Mon premier chef est parti après cinq jours… » Ariane, formée à la cuisine, ne se décourage pas, et assure elle-même la préparation des repas… ainsi que la mise en place, la plonge, le sourcing des produits, bref, le travail d’une équipe complète, tout en cherchant à stabiliser un staff. Avec deux services par jour, « ça a été un joyeux bordel pour tout mettre en place, mais les gens adoraient ça ! Ils appréciaient la beauté des gestes. J’ai dû revoir certaines choses, mais je trouve qu’imperfection et audace vont très bien ensemble. Quand j’ai fêté les cinq ans, je me suis retournée avec tendresse. Je me suis félicitée d’avoir tenu le cap jusqu’à ce que les gens comprennent. Maintenant, j’ai une super équipe en salle et en cuisine. »
L’audace de croire en sa destinée
Aurélie Guéant raconte qu’elle aussi s’est reconvertie, après une carrière dans le marketing au sein d’une entreprise où elle se sentait stagner, et plusieurs fausses couches. Elle s’intéresse au développement personnel, et découvre une école de coaching spécialisée en neurosciences et naturopathie. « En lisant le programme, j’ai eu la sensation que c’était écrit pour moi ! Je me sentais éteinte, alors j’ai fait cette école le week-end, en parallèle de mon boulot. » Rapidement, le décalage entre cette formation où la bienveillance règne, et un environnement professionnel contrôlant accélère son besoin de changement. « Un matin, je me suis réveillée, et j’ai demandé une rupture conventionnelle, qui a été acceptée. Je suis partie avant même d’être certifiée, car j’avais la certitude de l’être ! Pour moi, c’était audacieux, car dans cet emploi où je m’étais éteinte, je m’étais beaucoup remise en question. Mais là, je me suis sentie vraiment alignée. » Aurélie insiste sur la notion de lumière : elle qui s’est éteinte veut aider les femmes à se reconnecter à leur rayonnement. « Vous avez toutes un rayonnement à partager avec le reste du monde. Mais il faut parfois changer de place pour le trouver, et cela ne viendra que de vous. »
L’audace, une aptitude qui se cultive ?
Si se chercher comporte une part d’audace, Aurélie insiste sur le fait que tout le monde peut devenir audacieux.se. « Comme la confiance en soi, cela se travaille ». La coach compare cette démarche à une forêt où un chemin n’a jamais été emprunté : au début, écarter les branches est difficile, puis cela devient de plus en plus simple. « C’est pareil pour le cerveau. Une fois que l’on a osé, cela devient plus facile car le cerveau aura créé ce chemin neuronal ». Que faire lorsqu’on se pose des questions ? « Vous osez, vous avez potentiellement une belle surprise. Et si non, quoi de grave ? » Ariane renchérit : « Au pire, si tu te trompes, c’est la meilleure chose qui peut t’arriver, car tu vas te demander ce que tu as mal évalué, et tu feras un bond de géant ensuite. »
Léa explique qu’elle a renforcé cette audace et cette confiance en apprenant à s’entourer des bonnes personnes. « Je suis allée vers d’autres groupes, via du réseautage, piocher des forces, du courage, des rencontres. » Elle explique aussi qu’elle bataille pour banaliser le développement personnel : « Je répète à tout va que ma coach de vie est le meilleur investissement que j’ai fait. Depuis cinq ans, elle m’aide à révéler le meilleur de moi-même, pourquoi s’en priver ? » Ariane raconte s’être fait aider elle aussi par une coach, qui lui a beaucoup apporté. « Quand on se pose des questions sur soi, ses décisions, il ne faut pas avoir peur de demander de l’aide. Au contraire. Trouver quelqu’un qui vous fait vous sentir bien, vous donne envie d’incarner ce que vous êtes, c’est précieux. »
Le mot (audacieux ?) de la fin
Après quelques échanges avec les participantes, les invitées ont chacune eu leur mot de conclusion. Lequel résonne le plus pour vous ?
Aurélie « On a toutes une puissance en nous : demandez-vous ce que vous avez envie d’en faire ? Vous seule avez la réponse. »
Léa : « Aujourd’hui, j’ai eu l’audace d’être moi. Maintenant, j’ai envie d’aller oser sur d’autres terrains. Pas forcément sur le devant de la scène, mais dans les tâches du quotidien ! »
Ariane : « Faire preuve d’audace… prend du temps ! Et ce n’est jamais fini ! »
Bravo et merci aux invitées et aux participantes qui ont fait de cette soirée un beau moment de partage et de sincérité… plein d’audace !
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