Vous avez l’impression de ne pas mériter votre place, malgré vos réussites ? De tromper votre entourage professionnel, comme si votre légitimité pouvait être questionnée à tout moment ? Vous n’êtes pas seul.e, comme dirait Marine Leonardi. Le syndrome de l’imposteur touche tous les types de profils : salariés, managers, freelances, entrepreneurs… et peut devenir un frein l’épanouissement personnel et professionnel. Dans cet article, nous vous aidons à comprendre ce phénomène psychologique, à en repérer les signes, et vous proposons des solutions concrètes pour reprendre confiance et progresser dans votre vie professionnelle… comme vous le méritez !
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur désigne un sentiment persistant de doute concernant ses compétences et sa légitimité, malgré des preuves objectives de réussite. Les personnes concernées attribuent souvent leur succès à la chance, à des circonstances extérieures ou à un malentendu, plutôt qu’à leurs propres capacités. Ce phénomène s’accompagne souvent d’un stress important, d’une peur constante de l’échec ou d’être « démasqué », et d’une difficulté à accepter les compliments ou les signes de reconnaissance professionnelle.

Le cycle de l’imposteur selon Clance, 1985 © Raoul Ganty, Unicom
Un mal-être qui ne date pas d’hier…
Le concept a été défini pour la première fois en 1978 par les psychologues américaines Pauline Rose Clance et Suzanne Imes. Au cours de leurs travaux, elles ont observé que de nombreuses femmes brillantes ressentaient une forme d’imposture malgré leurs accomplissements académiques et professionnels. Si ce syndrome a d’abord été étudié chez les femmes, il concerne aujourd’hui tous les genres et tous les profils professionnels.
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…et qui touche 7 personnes sur 10
Selon le Journal of Behavior Science, jusqu’à 70 % des individus ressentiront ce syndrome au moins une fois au cours de leur vie. Dans un monde du travail en constante évolution, marqué par l’exigence de performance et de comparaison permanente, ce phénomène gagne du terrain, impactant la confiance en soi, la motivation et parfois la santé mentale.
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Les signes et symptômes du syndrome de l’imposteur
Le syndrome de l’imposteur ne se manifeste pas toujours de façon évidente. Il se niche souvent dans nos pensées quotidiennes et dans notre manière de réagir face au succès, à l’échec ou au regard des autres. Parmi les signes les plus fréquents, on retrouve :
- Une tendance à minimiser ses réussites, en les attribuant à la chance ou à l’aide des autres.
- Une peur constante d’être démasqué, comme si l’on trompait son entourage professionnel.
- Un doute chronique sur ses compétences, même après des réussites répétées.
- Une auto-exigence excessive, qui pousse à travailler toujours plus pour « prouver » sa valeur.
- Des comportements d’auto-sabotage ou d’évitement par crainte de ne pas être à la hauteur.
Les profils types du syndrome de l’imposteur
Plusieurs profils types ont été identifiés dans les recherches psychologiques, notamment par le Dr Valerie Young, co-fondatrice de l’Institut du Syndrome de l’Imposteur. Les voici :
- L’expert : Il ressent le besoin de tout savoir avant de se sentir légitime. Il doute de lui-même s’il n’a pas réponse à chaque question ou s’il découvre une zone d’ombre dans ses connaissances.
- Le perfectionniste : Il ou elle se fixe des objectifs très élevés, souvent irréalistes. La moindre erreur est perçue comme un échec total, alimentant ainsi une insatisfaction chronique, même en cas de succès.
- Le génie naturel : Il pense que les compétences doivent être innées. Lorsqu’il rencontre une difficulté ou qu’un apprentissage demande des efforts, il doute immédiatement de ses capacités.
- Le solitaire (ou individualiste) : Il valorise l’autonomie au point de refuser toute aide, convaincu que demander de l’assistance rime avec aveu d’incompétence.
- Le super-héros (ou la super-héroïne) : Il cherche à exceller dans tous les domaines (travail, vie perso, loisirs, etc.), pensant que la réussite exige une performance constante et totale.
Le syndrome peut être amplifié par des facteurs externes : pression sociale, stéréotypes liés au genre, environnement de travail stressant, ou encore parcours scolaire très exigeant. Être capable d’identifier ces symptômes est une première étape essentielle pour le dépasser. Certains de ces signes font écho chez vous ? Rassurez-vous, on ne va pas vous laisser en plan ici, voici des ressources pour avancer 👇.
Comment surmonter le syndrome de l’imposteur ? Conseils et bonnes pratiques
Spoiler alert : surmonter le syndrome de l’imposteur ne se fait pas en un jour. Mais il existe des stratégies efficaces pour apaiser ce sentiment et renforcer sa confiance professionnelle.
1. Parler de ses doutes
Mettre des mots sur ses ressentis auprès de personnes de confiance – collègues, amis, mentors – permet de normaliser ces pensées. Vous découvrirez que beaucoup traversent des phases similaires.
2. Tenir un journal de ses réussites
Noter régulièrement ses accomplissements, même modestes, aide à revaloriser ses compétences. En cas de doute, relire ces réussites agit comme un rappel objectif de vos capacités.
3. Apprendre à accepter l’imperfection
Personne n’est parfait. Accepter l’idée que l’on peut apprendre en cours de route, faire des erreurs et progresser est un levier puissant pour diminuer la pression interne.
4. Identifier et déconstruire ses pensées limitantes
Des pensées comme « je ne suis pas à la hauteur » ou « je vais échouer » peuvent être contrecarrées par des faits concrets. Listez vos missions réussies, retours positifs, objectifs atteints.
5. Se faire accompagner
L’aide d’un psychologue ou d’un coach peut s’avérer précieuse pour explorer les racines du sentiment d’imposture et avancer plus sereinement.
6. Choisir un environnement professionnel positif
Le climat professionnel joue un rôle majeur dans le syndrome de l’imposteur… et la possibilité de le dépasser. Travailler dans un cadre bienveillant, collaboratif, qui encourage l’échange et la reconnaissance, favorise la confiance en soi et la légitimation de ses compétences.
La clé réside souvent dans un changement de regard. Sur soi, sur ses réussites, mais parfois aussi sur ce que l’on attend (à tort) de la réussite professionnelle.
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Le rôle d’un environnement de travail bienveillant
Le syndrome de l’imposteur s’ancre souvent dans un contexte professionnel exigeant, compétitif, voire isolant. À l’inverse, un environnement de travail sain et stimulant joue un rôle essentiel pour prévenir ce sentiment de décalage. Il favorise un mieux-être durable au travail et en dehors.
L’environnement professionnel ne fait pas tout, mais il influence profondément notre estime de nous-même. Être entouré d’une équipe ou d’une communauté bienveillante, c’est déjà faire un pas de côté face au sentiment d’imposture.
👉 Et si votre lieu de travail devenait un levier de confiance ? Découvrez comment Wojo, leader des espaces de travail partagé en France, aide les professionnels à sortir de l’isolement. Ses espaces de travail créent des synergies entre collègues, salariés de grands groupes, entrepreneurs ou freelances au sein de sa communauté de 8 000 membres.
Un cadre propice à l’échange
Les espaces collaboratifs comme les coworkings permettent de briser la solitude professionnelle, particulièrement chez les freelances et porteurs de projets. Échanger avec ses pairs, partager des expériences et des doutes, contribue à relativiser ses propres perceptions négatives.
Des lieux qui valorisent la confiance
Certains espaces de travail, comme Wojo, misent sur des environnements conçus pour favoriser la confiance, la créativité et le lien. Bureaux privatifs, espaces de détente partagés et conviviaux, événements pour encourager les échanges entre professionnels… Tout est pensé pour encourager la montée en compétences, sans jugement
Des opportunités pour se développer
Participer à des ateliers, des rencontres thématiques ou des programmes d’accompagnement aide aussi à prendre du recul et à travailler sur ses pensées limitantes. Ces temps permettent favorise une prise de conscience. La réussite ne repose pas que sur notre performance individuelle, mais se nourrit aussi de l’écosystème dans lequel on évolue.
L’environnement professionnel ne fait pas tout. Néanmoins, il peut profondément influencer notre estime de nous-même. Être entouré d’une équipe ou d’une communauté bienveillante, c’est déjà faire un pas de côté face au sentiment d’imposture.
Quelques ressources utiles pour aller plus loin
Comprendre le syndrome de l’imposteur est une première étape. Vous avez envie de creuser la question ? Il existe de nombreux outils pour continuer à avancer à son rythme, se documenter et travailler sur soi en profondeur.
📊 L’Échelle de Clance
Développée par Pauline Rose Clance, cette échelle permet d’évaluer son niveau de sentiment d’imposture. Le test est disponible en ligne gratuitement dans sa version anglaise.
🔗 Faites le test en anglais – Clance IP Scale (PDF)
📚 Livres utiles
Il existe peu de littérature francophone sur le sujet (étonnamment !). Voici quelques ouvrages de références à lire sans modération si le début de cet article vous a parlé.
- Se libérer du syndrome de l’imposteur : cessez de vous déprécier pour être enfin vous-même (Dunod, 2023), de Kévin Chassangre et Stacey Callahan. Une référence en français, à la fois accessible et rigoureuse.
- Se libérer du syndrome de l’imposteur (Marabout, 2023) de Sandie Mann. Un guide pratique et très accessible. Il donne des clés pour comprendre le syndrome de l’imposteur et adopter les bonnes stratégies pour en sortir.
- The Imposter Phenomenon: Overcoming the Fear That Haunts Your Success (Peachtree Pub Lt, 1985), de Pauline Rose Clance. Le premier ouvrage fondamental pour comprendre le sujet, ses racines et les solutions proposées par la psychologue qui a étudié ce syndrome.
- The Secret Thoughts of Successful Women (Crown Currency, 2011), de Valerie Young. Pour vous, mesdames, une exploration du syndrome de l’imposteur avec une approche genrée qui devrait vous parler.
🎧 Podcasts inspirants
Parmi les différents podcasts qui traitent du sujet, on aime le ton accessible de Clotilde Dusoulier, qui y consacre un épisode orienté sur l’action.
Écouter l’épisode du podcast Change ma vie consacré au syndrome de l’imposteur
Le mot de la fin
Le syndrome de l’imposteur est un mécanisme intérieur puissant, mais il n’est ni une fatalité, ni une vérité sur vos compétences. Il traduit souvent un besoin de reconnaissance, un manque de confiance ou un environnement peu valorisant. En prenant conscience de son existence, en identifiant ses pensées limitantes, et surtout en osant en parler, il devient possible de reprendre le contrôle.
Se libérer de ce sentiment demande du temps, de la bienveillance envers soi-même, et parfois un changement de cadre. Car c’est aussi en évoluant dans un environnement professionnel plus humain, plus collaboratif, que l’on peut retrouver du sens… et s’autoriser à réussir !