Lors de la journée de la gentillesse du 3 novembre dernier, on a dit beaucoup de choses sur le sourire. Il a un impact bénéfique sur le mental et sur l’humeur des collaborateurs. Il entraine une production d’endorphine, diminue le stress et stimule le système cardio-vasculaire. Mais le sourire sans le respect et la prévenance n’est que poudre aux yeux. Il n’a pas réponse à tout et ne remplace pas les efforts mis en œuvre pour améliorer la qualité de vie au travail. Alors, ne sortez pas les dents blanches uniquement pour faire plaisir à votre supérieur et optez pour la bienveillance.
Soyez gentils, vos collègues vous le rendront
La réussite professionnelle a tendance à être associée à la loi du plus fort. Mais entre une motivation sans borne et l’absence de compassion, il y a une grande différence qui peut paraitre floue pour certains. Contrairement aux idées reçues, la gentillesse n’est pas une faiblesse selon le philosophe et écrivain Emmanuel Jaffelin. Dans son livre « Éloge de la gentillesse en entreprise », il évoque les avantages d’une attitude bienveillante en entreprise.
En 2012, Google lançait le projet Aristote. Une étude avec pour but de définir ce qui faisait l’efficacité d’une équipe, auprès de plus d’une centaine d’entre elles et sur une année entière. Le résultat a démontré que la gentillesse entre collaborateurs était le facteur principal d’efficacité.
En effet, cela induit une sécurité psychologique qui instaure un environnement propice à la prise d’initiatives sans peur du jugement ou de la sanction. Un concept décrit par la professeure de management Amy Edmondson comme « le fait de pouvoir prendre des risques interpersonnels en toute sécurité au sein d’un climat de confiance et de respect mutuel ».
Petit à petit, le monde du travail prend conscience de l’importance de la gentillesse dans les relations professionnelles. De grandes entreprises comme Allianz, Ferrero, Euro Disney, Groupama, Lafayette – BHV, Manpower, Orange, Adidas font parties des 300 signataires de « l’Appel à plus de bienveillance au travail ».
Mais la bataille est loin d’être gagnée, d’autant plus que gentillesse ne rime pas toujours avec sincérité.
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Non au sourire de façade
Qui n’a jamais eu de sourire forcé ? Il s’agit parfois d’un acte de diplomatie qui permet d’arrondir les angles des relations entre collègues. Mais à force de répétitions, il masque un mécontentement qui s’avère contre-productif.
De nombreuses études, comme celle publiée dans l’Academy of management Journal, démontrent que cette attitude entraine une altération progressive de l’humeur jusqu’à un désintéressement des tâches assignées. Les premiers symptômes se manifestent par une fatigue psychologique, un manque de concentration, un comportement acariâtre en rentrant du travail et terminent par une dangereuse pente vers le burn-out.
Il est important de ne pas réprimer l’ensemble de ses émotions sous peine de se voir exploser intérieurement. Cela n’implique pas de sauter à la gorge du premier venu qui va à contresens de nos opinions. Veillez donc à adopter le calme d’un maître Jedi en toute circonstance. Si Yoda en costume devait donner un conseil, ce serait : Ne pas te forcer à sourire, tu dois.
Car lorsque le sourire de façade devient une habitude, il est synonyme d’un véritable mal-être au travail. Preuve que l’on a abandonné l’idée de partager son point de vue, que l’on accepte tout, même à contrecœur. Plus grave, sourire systématiquement laisse peu de chance à vos collègues de percevoir votre désapprobation ou malaise : porter un masque, quand bien même il serait joyeux, n’est pas une solution.
Pour un fonctionnement optimal, il est important de mettre les choses à plat et de discuter des points à améliorer. Dans ce cas précis, un sourire forcé ne fera pas avancer les choses. De la même façon, une sanction ou une mauvaise décision de management ne passe pas mieux avec un sourire. Attention à ne pas tomber dans l’hypocrisie.
Un sourire c’est bien, des actes c’est mieux !
La quête du sourire et de la gentillesse au travail est un véritable objectif pour tous les employeurs qui se démènent afin d’améliorer le quotidien de leurs salariés. Mais attention à ne pas en faire une contrainte.
La société japonaise Keihin Electric Express a installé un appareil d’analyse faciale à l’entrée de ses bureaux afin de noter chaque matin les sourires de ses employés. Heureusement nous n’en sommes pas encore là. Le sourire doit être le résultat d’une bonne qualité de vie au travail et non l’inverse.
Le management tient une place importante dans ce processus. Il régit les règles des différents services et doit être un mélange de justesse, de fermeté et d’inspiration. Selon l’étude de Chorum établie en automne 2016, 33 % des salariés jugent le manque de reconnaissance de la hiérarchie comme premier frein à leur épanouissement. Comme quoi, la gentillesse à travers un témoignage de confiance ou de considération vaut parfois tous les sourires du monde !
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