Vous aussi, cela vous agace un peu, voire beaucoup, ce manque de politesse et savoir-vivre qui s’immisce peu à peu au sein de la société française ? Si les incivilités augmentent dans la vie de tous les jours, elles le font également dans l’entreprise et impactent significativement les relations entre collègues ou partenaires. Alors, à quand le changement ?
Tout se perd, ma bonne dame !
Quand on parle d’incivilité au travail, on pense souvent aux retards aux réunions d’équipe, aux personnes rivées devant leur écran d’ordinateur ou de smartphones, n’écoutant que d’une toute petite oreille ce qui se passe dans la pièce, et qui ne daignent pas apporter leur pierre à l’édifice. On pense aussi à ces bonjours absents à l’entrée dans l’ascenseur, à ces bonjours inexistants le matin, à ces mercis qui s’oublient au quotidien. Voilà, les gens n’ont plus envie, ou plus le temps, d’être polis. Dans cette société du « moi je d’abord et les autres ensuite », il faut croire que cela pourrait demander trop d’énergie. Et pourtant, si la politesse dépend d’un cadre culturel et peut avoir des codes différents d’un pays à l’autre, elle apporte surtout des règles fondamentales pour le « vivre ensemble », et, en cela, demeure essentielle.
« La politesse coûte peu et achète tout »
Montaigne
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La politesse, qu’est-ce que cela peut changer au quotidien ?
Dans des entreprises où l’informel règne et où le tutoiement devient de rigueur, les règles de politesse ont tendance à évoluer, en même temps que la société. Cela ne veut pas dire qu’elles doivent disparaître. Bien au contraire. Cela ne laisserait de la place qu’à des guerres d’égo que se livreraient bien volontiers les collaborateurs. La politesse n’est pas qu’un masque à porter en société, ce ne sont pas que des codes à suivre. C’est aussi et surtout cette capacité à faire preuve d’empathie, à comprendre l’autre, à l’aider si besoin, et qui permet de passer dans une nouvelle ère du travail, celle de la collaboration.
Eh oui, à l’ère du numérique, à l’ère des réseaux sociaux d’entreprise, le maître-mot demeure la collaboration. Et pour que la collaboration se passe bien, pour qu’elle existe, il faut mettre les formes, en réel comme en virtuel. En réel, cela veut dire montrer de la considération pour les autres, et cela passe aussi par un savoir-vivre indispensable. En virtuel, c’est ne pas oublier les « bonjours », « bonne journée », tout comme le simple « merci ». Il s’agit ainsi d’apprendre à travailler avec les autres, et d’être à leur écoute. Ces petits mots, ces quelques attentions peuvent déjà permettre aux équipes de mieux s’entendre, en mettant de côté certaines tensions superflues ou combats de coqs. C’est toute une culture d’entreprise qui a tout à gagner à se diffuser par le top management. Par simple mimétisme, et parce que les collaborateurs apprécieront ce type de comportement, ils et elles les mettront ensuite en place, presque naturellement.
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Du savoir-vivre au savoir-être
Au final, la politesse, cela devient un peu comme l’orthographe. Il est possible de faire une grosse remise à niveau. Si pour l’orthographe vous pouvez compter sur Projet Voltaire pour vous aider à vous améliorer, pour la politesse, quelques coachings voient le jour, afin d’aider les collaborateurs à travailler leur image. Et tout comme l’orthographe, c’est important dans le monde de l’entreprise. Être poli, c’est travailler sa réputation, en face à face, comme par mail. En effet, le savoir-être devient une composante essentielle de tout bon collaborateur. C’est important, entre collègues comme en rendez-vous client, de savoir se comporter selon les codes de la société, d’être à même de dire bonjour et au revoir de la bonne façon, d’introduire une conversation, de ne pas parler que de soi, de se tenir droit, de ne pas avoir le regard fuyant et de ne surtout pas sortir son smartphone au lieu d’écouter la personne en face de soi, par exemple. C’est simple : à compétences égales, un candidat ou collaborateur doté de ce savoir-être sera privilégié. La politesse entre ainsi dans la liste des fameux soft skills.
Cela devient d’autant plus importants dans des espaces ouverts, tels que les flex-office et les espaces de coworking. En effet, le « vivre ensemble » est essentiel dans ces espaces où il s’agit d’être en bonne entente avec ses voisins, pour que la cohabitation se passe le mieux du monde, sans guerre de voisinage sur l’éventuel bruit d’un clavier, d’une agrafeuse ou encore du clic d’une souris. Enfin, en tant que collaborateur ou manager, ces nouveaux espaces induisent également de nouvelles façons de s’adresser à l’autre. C’est que l’on ne manage pas forcément de la même façon lorsque l’on a un public autour de soi.
La société évolue et les règles de politesse avec. Après mai 68, nous sommes passés à une autre ère, certainement moins codifiée. Toutefois, le « vivre ensemble », notamment en entreprise, demande de se conformer encore à certains usages culturels. L’objectif, ce n’est pas de devenir obséquieux ou le roi et la reine du rond de jambe, pas du tout. Il s’agit de se placer dans une posture psychologique qui permette de mieux échanger, de mieux collaborer et au final, de travailler dans un cadre plus agréable et performant, tout simplement.
Article rédigé par Aurore BISICCHIA
pour Wojo, Business Humanizer
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