L’évènement NewWork, le travail du futur a été l’occasion pour nous d’assister à une conférence organisée par La Poste, intitulée « Human first ; comment mettre le numérique au service de l’humain ? ». Un libellé qui nous a non seulement interpelés, mais aussi inspirés : morceaux choisis pour ne plus avoir peur du numérique.
Le panel d’experts présents était le suivant : Muriel Barnéoud (La Poste), Nicolas Celier (Ring capital, fonds d’investissement dédié au financement et à l’accompagnement de sociétés technologiques en forte croissance) ; Investir & +(premier fonds français de capital risque à impact social), Joséphine Goube (Techfugees, ONG promouvant l’utilisation des nouvelles technologies numériques et applications digitales pour soutenir l’inclusion sociale des réfugiés partout dans le monde), Amel Hammouda (Air France) et Jacques-François Marchandise (FING, association qui qui questionne les potentiels et les enjeux de la société numérique).
Le numérique n’est qu’un outil !
Tous les intervenants avaient en commun leur positionnement vis-à-vis du numérique (mais aussi de l’intelligence artificielle et/ou des data !) : nous devons arrêter de le subir, de parler de « révolution », « d’impact » sur nos vies, et cesser d’évoquer des machines susceptibles de « voler » le travail des hommes !
Il convient plutôt se demander quels seront nos choix en termes de numérique (comprenez : quel sera notre impact sur le numérique et non l’inverse) ; nous emparer du sujet, au lieu de lutter contre, et s’atteler à y voir les opportunités qu’il recèle.
Du reste, en termes d’équipements domestiques et autres applications fort utiles, force est de constater que nous ne sommes guère réfractaires : comment alors expliquer un tel retard dans le monde de l’entreprise en France ?
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Qu’est-ce qu’on attend ?
Nous le savons, la France n’est pas tout à fait à la pointe en matière d’intelligence artificielle et du cas particulier de la data, accaparé par les Gafa… Nous nous en plaignons volontiers, mais de là à taper du poing sur la table… alors que la Chine, elle, n’a pas d’état d’âme et interdit tout bonnement Facebook et Google !
Le rapport de Cédric Villani a émis un certain nombre de recommandations, afin de nous remettre en selle : notamment de concentrer l’effort économique et industriel sur quatre domaines prioritaires de l’intelligence artificielle (à savoir : santé, transport-mobilités, écologie et défense-sécurité). Et en effet, se positionner sur la question des data et accepter de les exploiter permettrait, par exemple, de mieux se soigner (songez un peu au trou de la sécu !) ou d’enrayer le chômage…
Prenons exemple !
Des entreprises comme La Poste ou Air France ont pris le sujet à bras-le-corps, en choisissant de mettre le digital « de leur côté » : loin d’y voir une arme de destruction massive d’emploi, La Poste a équipé ses facteurs de tablettes numériques afin de leur permettre notamment de s’assurer de la bonne santé de personnes âgées vivant seules ; puis elle a développé « l’ardoise », une tablette pensée pour les seniors…
Techfugees est un autre exemple édifiant et plein de promesses. Cette ONG se dédie à la défense du droit à l’accueil, à l’accès à l’éducation, etc. des migrants (réfugiés, demandeurs d’asile ou personnes déplacées). Elle est allée à la rencontre d’ingénieurs, afin d’imaginer des applications pensées pour un public ne parlant pas nécessairement l’anglais (et potentiellement illettré), avec des problématiques bien spécifiques (pour ne pas dire, potentiellement dramatiques). Puis elle a invité les migrants eux-mêmes, et notamment des femmes, à collaborer au projet. Voici donc un magnifique concept, dans lequel la technologie du numérique est bel et bien asservie, et tout entière mobilisée… pour l’humain.
Alors, la peur du numérique ne relèverait-elle pas tout simplement d’une question d’acculturation et de posture, plutôt que d’une menace pour l’avenir de l’homme ? Bonne nouvelle : c’est à l’homme d’en décider !
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Un article rédigé par Laëtitia Cognie
pour Wojo Business Humanizer